Rencontre avec Benjamin Løzninger, pour son nouveau projet Elektrisk Gønner , un groupe aux multiples influences qui décomplexe très bien l'indie rock noisy pour l'emmener sur un terrain plus dancefloor! Un nouvel OVNI musical français qu'on affectionne particulièrement à novorama !
 
Pour commencer pouvez-vous nous présenter Elektrisk Gønner... Comment est né ce groupe qui peut paraître fantaisiste aux premiers abords ? Vous venez tous de la scène indie ?

En fait tout a vraiment commencé dans la cave sombre de DJ Elvis Pressplay, notre DJ, là où il a entassé des milliers de vinyles de tous styles pour la plupart introuvables de nos jours. On a passé de longues soirées à boire du marc de bourgogne et à faire un long travail de recherches de samples qui ont souvent donné la base aux morceaux de l'album.
 
Je n'en dis pas plus sur Elvis car à côté de ça, "dans la vraie vie", il a un métier hautement respectable, qui en étonnerait plus d'un, parmi ses collègues de travail. Ensuite j'ai à peu près tout enregistré seul à la base dans le bunker studio d'Oslø Telescopic. J'avais surtout une idée assez précise de ce à quoi ça devait ressembler sur scène et j'avais envie de revenir à une certaine sauvagerie en live après quelques années de concerts intimistes.

Sur scène vous portez tous des vêtements Orange avec du maquillage noir aux yeux... est-ce qu’il faut y voir un certain message ? en tout cas vous avez tout de suite voulut qu’on vous identifie vite...

Hey ! tu oublies no super shoes ! J'aime bien l'idée d'un gang un peu mystérieux et explosif, drôle mais inquiétant et j'avais envie de m'inscrire dans une certaine continuité esthétique par rapport à mon groupe précédent.
 
Elektrisk Gønner ce sont un peu les enfants illégitimes d'Oslø Telescopic en quelques sortes et c'est surtout un beau bordel d'influences diverses et variées, chacun y voit ce qu'il a envie d'y voir d'ailleurs : les replicants de Blade Runner, les Rapetous, les bagnards américains, Fantomette, des moines bouddhistes, Orange Mécanique, Robin (sans Batman), une pub pour la vitamine C... Et puis j'avais essayé une fois de m'habiller comme ça avec Løzninger et je me suis retrouvé en HP pour une petite semaine...
 
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Comment s’est déroulé l’enregistrement de cet album ? j’ai cru comprendre que vous ne jouez pas tous d’un instrument ...

L'enregistrement a été très morcelé dans le temps et géographiquement, entre la France, le Danemark et le Canada. Certains morceaux datent de très longtemps, j'avais stocké et oublié des bases dans un coin et je les ai ressorti, retrituré, réenregistré, remixé... Comme j'en avais marre de pitcher ma voix et de mettre des robes pour faire croire qu'une fille chantait sur le disque, je cherchais en même temps une chanteuse-rappeuse au flow bien précis.
 
Par un concours de circonstances et via une amie à Brooklyn qui venait de l'interviewer pour son magazine, j'ai eu la chance de rencontrer Mø à Copenhague qui collait exactement avec ce que j'attendais. Notre collaboration s'est faite très rapidement et très naturellement et elle fait vraiment partie intégrante du crew désormais, même si elle continue ses projets à elle en parallèle au Danemark.
 
Il y a également Michel Cloup, ancien camarade de Lithium qui fait un featuring sur le superbe titre "Entre Poésie et Effroi". Involontairement je l'ai oublié dans les crédits (mais il m'a pardonné depuis) mais c'est drôle parce que les gens ne le reconnaissent pas forcément tout de suite alors que pour moi, cela parait tellement évident, même sans le citer, qu'il n'y a que Michel à avoir un tel phrasé et cette écriture. D'ailleurs il vient de sortir un très bel album solo.

Aujourd’hui Benjamin, il semblerait que tu parles de plus en plus de ton passé au sein d’ Oslø Telescopic, un autre projet dont tu étais le leader...
Pourquoi n’as-tu jamais voulu révéler ton identité jusqu’ ici au sein de cet autre groupe ?

J'en parle plus librement parce que plus personne ne sait plus qui est Oslø Telescopic désormais. (rires) A l'époque, on ne voyait pas vraiment l'intérêt de révéler nos identités et on souhaitait, avant tout, laisser parler la musique et se développer l'imaginaire des gens.
 
Et puis à l'époque, certains membres du groupe avaient également quelques petits problèmes avec la justice, mais c'est une autre histoire... Si on n'avait pas fait l'album avec Dominique A, je pense qu'on n'aurait même jamais fait de concerts.

Est-ce que Elektrisk Gønner n’est pas enfin de compte une renaissance d’Øslo telescopic en plus fou et dansant?

Tout juste ! Les premiers morceaux d'Elektrisk Gønner étaient prévus à la base pour Oslø Telescopic.
 
Il y avait déjà des prémices de choses plus dansantes sur le dernier album d'Oslø Telescopic comme Diskopill par exemple, ou même Hit Hit Hit sur l'album avec Dominique A. Mais plus "fou" qu'Oslø Telescopic, je ne sais pas si c'est possible... (rires)
 
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Benjamin, tu as un projet solo à coté Lozninger plus introspectif... faut-il voir Elektrisk Gønner comme une sorte de récréation avant un nouveau disque de Løzninger ?

Bizarrement je n'ai pas l'impression que les deux soit si dissociés. J'ai toujours aimé des choses très différentes en musique et forcément suivant les moments, j'ai envie de l'exprimer de manière très contrastée également. J'ai vraiment besoin de cette schizoprénie musicale.
 
C'est d'autant plus vrai à notre époque où on a accès à toute la musique du monde en un clic. Parfois, je peux très bien zapper de Kill Yr Idols de Sonic Youth à Seven Swans de Sufjan Stevens avant d'enchainer The Draugtsman's Contract de Michael Nyman et dans cette logique, j'ai l'impression que Løzninger et Elektrisk Gønner pourraient très bien se fondre à un moment. En tous cas, je continue Løzninger et l'album Moving Targets devrait d'ailleurs ressortir officiellement cet été sur le label écossais Mini50 records. (https://www.mini50records.co.uk )

Vous vous êtes fait connaître sur la blogosphère en partie avec votre clip UKNOWHATIWANT ou vous présentez un concours de seins nus... vous ne vous êtes pas dit au début, on va nous cataloguer comme un groupe "putassier" ? il y avait enfin de compte une idée de provoquer ? de faire du buzz plus rapidement ?
Quelle a été la réaction du public, des blogs ou de la presse après la diffusion de ce clip?


L'idée était volontaire de provoquer un peu bien sûr mais honnêtement, je ne pensais pas après l'avoir tourné que le clip provoquerait autant de réactions. Ce ne sont que des "seins" après tout. Et l'idée générale du clip est plus que l'on se moque de nous même et de la façon dont on recrute nos membres, même si certaines personnes s'arrêtent juste à l'idée de casting soit disant graveleux.
 
Je trouve le clip avant tout esthétisant et mystérieux plus que "putassier" comme tu dis, et qu'il colle bien à l'univers du groupe. Mais bon oui effectivement l'aspect légèrement provoc du clip l'a aidé à être diffusé un peu partout, jusqu'à Stereogum, je ne vais certainement pas m'en plaindre !
 

 


Votre musique est aussi décomplexé... quels conseils pourriez vous donner à un jeune groupe qui se lance pour se faire remarquer ?

Je n'ai aucun conseil à donner, et je suis impressionné par la qualité de certains jeunes groupes qui ont digéré toutes les époques de la musique et recrachent quelque chose de très personnel et maitrisé. Le seul conseil serait de n'écouter personne et de faire vraiment ce qu'on a envie malgré les critiques... Et aussi peut-être de montrer vos seins dans vos clips ?

Et pour finir sur scène vous recréer généralement une ambiance de fête... quel est le truc le plus dingue que vous avez fait sur scène ou que vous n’avez pas encore oser faire ?

Chaque concert jusqu'à présent a été très différent, différent line-up, différentes conditions. Tu parles sans doute de notre concert des Eurockéennes (si si je t'ai vu) qui était notre troisième concert et où effectivement l'ambiance était estivale, festive et étouffante de par la chaleur caniculaire mais les derniers concerts se sont reconcentrés sur quelque chose de plus condensé et plus efficace même si je pense qu'on a encore du travail pour arriver à délivrer toute la diversité de notre musique sur scène. Mais c'est ça qui est excitant !
 
 

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