À seulement 20 ans, Bino Bames débarque de Las Vegas avec une proposition sonore qui ne ressemble à personne. Installé désormais au Royaume-Uni, le jeune multi-instrumentiste impose une vision singulière : celle d’un gamin du désert qui a troqué les néons du Strip pour les vapeurs mélancoliques du post-punk britannique. Son nouveau single “Nothing’s Real” annonce la couleur d’un premier EP très attendu, Gathers No Moss (prévu pour le 29 octobre).
Ici, les guitares indé des années 2000 s’entrechoquent avec une noirceur à la Joy Division, tandis que la voix, trafiquée jusqu’à l’irréel, flotte quelque part entre l’introspection lo-fi et le drame électronique. Le morceau joue sur la frontière floue entre le vrai et le simulé — un thème cher à Bino, qui évoque la difficulté d’être honnête dans les relations. “Sometimes it’s hard to find the courage to be honest about how you feel even when it’s for the best,” confie-t-il. On sent chez lui une sensibilité brute, presque maladroite, mais terriblement sincère.
Ce qui frappe surtout, c’est l’univers global qu’il construit. Bino Bames ne se contente pas de faire de la musique : il façonne un monde. Il compose, produit, dessine ses visuels, tourne ses clips, et promène sa silhouette dans les fashion weeks de Paris, Milan ou Londres. Une sorte de Warhol génération Z, nourri à la fois de Daniel Johnston, Elliott Smith et Mac Miller, qui brouille les lignes entre art, mode et introspection bedroom-pop.