C'est un festival encore très jeune qu'on vous présente ici. Check in party à Guéret n'a eu qu'une seule édition en 2019 avant de connaitre comme la majorité des festivals en France une pause forcée à cause du Covid19.
Ce festival Creusois a une particularité, il se déroule sur un tarmac d'aérodrome, celui de Guéret-Saint-Laurent, au cœur de la Creuse.
Check in party revient donc cette année avec plein de promesses et une programmation riche qui fait la part belle au rock dans ses formes les plus variées avec des groupes plus grand public comme The Last Train, Feu! Chatterton jusqu'a des formations bruitistes ou experimentales comme La Jungle ou MadMadMAd en passant par des artistes electroniques reconnus comme French 79 ou Arnaud Rebotini.On vous a selectionné 5 groupes à ne pas rater cette année au Check in party.
Nova Materia
C’est à ce duo qu’est confiée la clôture de cette deuxième édition de la Check In Party. Caroline Chaspoul et Eduardo Henriquez forment Nova Materia, un groupe au parcours artistique libre et à la créativité radieuse. Né du split de Panico il y a quelques années, combo méconnu en nos contrées mais star en Amérique Latine et en particulier au Chili, Nova Materia ensorcelle son monde depuis 2015. Quelques heures auparavant vous aurez déjà découvert Eduardo « que calor » à la scène et au micro, ce dernier officiant en maître chanteur chez les Liminanas. Cet ultime concert du festival est rêvé comme une grande messe païenne sous la lune, la tête dans les étoiles, les corps en mouvement répondant aux massifs sons hypnotiques et chamaniques de Nova Materia. Un dernier décalage ?
Est-ce de la techno ? Est-ce de la noise ? Est-ce de la transe ? Est-ce du krautrock ? Est-ce de l’électro ? Est-ce du punk rock ? Est-ce de la dance ? Rien de tout cela et sans doute tout à la fois. Impossible donc de définir avec précision les contours de cet ovni musical. Ce qui est sûr, c’est la provenance géographique de ce duo se jouant des frontières musicales. La Jungle est de Mons – Belgique. Un territoire qui de tradition, voit passer au-dessus de son plat pays et depuis fort longtemps des soucoupes volantes musicales totalement libertaires. La Jungle inscrit son nom au fronton de la belgitude supersonique qui de dEUS à feu Arno, de Front 242 à Soulwax, de Charlotte Adigery à It It Anita, nous emballe, nous surprend et nous retourne le cerveau comme une crêpe, comme une gaufre plutôt, couplant le moelleux au croustillant.
On ne va pas se mentir, on croyait le groupe oublié, perdu dans des nappes électros et un travail pur de recherches expérimentales. Nous les avions presque oubliés, le groupe rétrécissant d’année en année, enfin de moitié, passant de quartet à duo... avec le temps. Bref, l'heure semblait passée. Le dernier opus en date, le quatrième « Juice by Crypts » présentait bien quelques fulgurances mais nous gardions en mémoire les classiques Mirrored et Dross Glop, difficilement égalables. Nous les avions presque rangés sur l’étagère de la discothèque des groupes expérimentaux de haut-vol que la nouvelle tombait : Battles revenait en Europe pour en découdre et faire taire cette rumeur d’un combo perdu. Alors, la mémoire activée, c’est le sel du live, qui releva le goût d’accueillir à nouveau nos New-Yorkais. Comment refuser à l’ex Don Caballero, Ian Williams à la guitare et aux claviers et à l’ex Helmet et Tomahawk, John Stanier à la batterie, de nous donner à nouveau un cour de math rock dont ils connaissent la parfaite équation. Ce n’est pas du rattrapage qui s’annonce mais une leçon de style et d’arithmétique pour remettre les compteurs à zéro.
Le nom du trio est explicite. Né de la rencontre de trois musiciens affutés et très futés dans un studio du nord de Londres, MadMadMad est une machine de guerre à la scène. C’est donc à Tottenham, au cours de nuits courtes remplies de jam sessions, que le combo a construit ce son si singulier et a trouvé cette rythmique imparable. Groove à tous les étages, le trio construit une musique entêtante, qui strate après strate développe un son à la croisée des chemins. Il y a du funk, il y a du punk, il y a de l’électro, il y a du rock, il y a de la pop, il y a de la soul, il y a de la noise, il y a tout cela et plus encore chez ces très (t)chic (t)chic (t)chic musiciens de MadMadMad. Le show qu’ils donneront sur la Helicoptere stage, en 360° donc, s’annonce comme un de ces moments rares et intenses de communion entre la scène et le public.
Marie et Lionel Limiñanas ont signé avec leur complice Laurent Garnier en 2021, un disque intitulé « De pelicula » rangé d’ores et déjà dans la discothèque des grands classiques de la pop à la française. Entre concept album à la Gainsbourg, bande originale de film signée François de Roubaix, aventure psychédélique sous influence krautrock à la Gong, ce bel opus propose une écoute addictive. Après des kilomètres avalés sur la route en tournée, des albums signés et encensés par la scène rock indé américaine, des collaborations brillantes de Bertrand Belin à Anton BJM Newcombe, l’heure des Limiñanas a sonné ! À la scène, le combo projette sur grand écran sa fantasmagorie cinématographique, nouvelle vague, cinéma italien, série Z et films cultes. Au nez du plateau, à l’avant-scène, plan américain, c’est du rock et du meilleur, une chevauchée fantastique sensuelle comme un doux velvet, une aventure portée par sept musiciens mercenaires, un show en cinémascope qui vous laisse à bout de souffle… Que calor en la disco !