Une fois n’est pas coutume, Novorama se lance cette semaine dans un report de festival mais pas n’importe lequel celui de Primavera à Barcelone qui présentait cette année une affiche alléchante pour sa neuvième édition. Avec plus d’un millier de journalistes accrédités, ce festival est devenu un tremplin indispensable pour tous les nouveaux groupes indie rock et électro.
Mais le plus étonnant reste les têtes d’affiches, cette année le festival avait misé sur Neil Young, Sonic Youth, Aphex Twin , Jarvis Cocker ou encore My Bloody Valentine. Un pari osé qui a pourtant payé… Plus de 80 000 tickets se sont vendus sur les 3 jours de concerts au parc del Forum.

 

Jeudi 28 mai

 

La première soirée commence plutôt sur de bonnes notes avec Women, ce groupe canadien s’installe sous le soleil barcelonais avec son rock brut aux accents noisy et psychédélique, si le chant peut comporter quelques défaillances, les arrangements sont eux superbes.

On continuera un peu plus tard avec Andrew Bird, ce violoniste de formation nous épate avec sa belle voix et son système d’over-sampling qui lui permet de jouer de plusieurs instruments seul sur scène ! A minuit le retour des My Bloody Valentine est plus qu’imminent sur la scène Estralla Damm. Les parrains du shoegazing étaient très attendus à Primavera, il faudra plutôt les voir le lendemain à l’auditorium du festival pour apprécier pleinement leur son très riche.

C’est d’ailleurs sur la fin très noisy de My Bloody Valentine que commence le show d’Aphex Twin sur la scène Rockdelux. Sans saluer le public, la tête de gondole du label Warp s’installe derrière ses machines pour un live qui divisera le public entre fans et néophytes qui en attendaient plus de ce producteur hors-pair bâtissant sa notoriété sur une idée très sombre de la musique électronique.

Toujours chez Warp, un autre grand nom de ce label anglais jouera lui aussi à son tour sur la scène Rockdelux, il s’agit de Squarepusher, producteur et bassiste génialissime, il est accompagné ce soir-là de son batteur pour un vrai live drum n’ bass. Le public est conquit ! Les plus effrénés iront même jusqu’à sauter dans tous les sens… décidément le premier soir commence très fort !

 

Vendredi 29 mai

 

Deuxième jour : le soleil ne nous a pas oubliés, ce qui augure encore une grande soirée de concerts. Après la représentation réussie de My Bloody Valentine à l’auditorium nous nous retrouvons devant la scène Pitchfork qui offre ce soir une programmation plutôt agitée, avec le rock brut et entêtant de Crystal Antlers ou encore avec les joyeux lurons de the Mae Shi qui n’hésiteront pas à slammer et recouvrir le public d’une toile de montgolfière pour se faire remarquer. L’ambiance est bonne et le pogo s’impose très vite comme la solution inévitable à cette fête heureuse et sauvage.

Mais l’apothéose arrive à 1h du mat avec Dan Deacon qui n’est pas venu seul cette fois-ci. Accompagné d’un orchestre avec 2 batteurs notamment, il tente de contenir le public en créant un vaste cercle au milieu des spectateurs excités, tout ça pour faire danser sa mascotte ! Ce mec vit décidément sur une autre planète !. Le public ne sait plus sur quel pied danser donc le pogo repart !

On retrouvera nos esprits un peu plus tard sur le live de Bloc Party, Kele Okereke, le chanteur est tout souriant prêt à faire bouger les spectateurs de la scène Estrella Damm. Rien n’est laissé à l’improvisation, Bloc Party connaît son set par cœur, ça tombe bien le public aussi !

La fin de soirée se finira sur le dance-floor, Les deux français Dj Feadz et Jackson se retrouvent pour un dj set commun à quatre mains, leur sélection est plutôt poussive avant de laisser la place à Michael Mayer qui en commençant plus calmement fait exploser sa techno progressivement jusqu’à l’aube !

 

 

Samedi 30 Mai

 

Troisième et dernier jour, le festival fait le plein, plus de 30 000 tickets vendus pour cette seule soirée, la présence de Neil Young n’y ait pas pour rien, jeunes et plus âgés reprennent en cœur les chansons de ce vétéran du rock. Du haut de ses 63 ans Neil Young a toujours autant d’énergie pour transporter son public. C’est enfin au tour de Deerhunter de nous mettre en transe, le groupe d’Atlanta qui avait du annuler sa dernière tournée à cause de la maladie de son chanteur, Bradford Cox était ce soir-là en pleine forme, la foule semblait, elle aussi connaître les chansons de ce groupe d’Atlanta. On regrettera cependant le son trop chargé en basse de la scène Rockdelux.

Mais tout ça est très vite oublié avec l’arrivée des Sonic Youth sur la scène Estrella Damm, Ce groupe de New York né à la fin des années 70 a toujours gardé une certaine authenticité ! La bande à Kim Gordon n’a décidément plus vraiment besoin de faire d’efforts pour remuer la foule. Ces éternels ados nous montreront au cours de leur show qu’ils gardent la flamme pour faire transpirer les derniers rétissants.

Et de la sueur il y en aura également pendant le show de Simian Mobile Disco. Ces deux évadés du groupe Simian reprennent leurs meilleurs morceaux pour les triturer dans tous les sens. Ce qui a peut-être fait remuer le duo Zombie Zombie sur la scène Ray Ban Vice, qui après quelques problèmes de son, élèvera son public dans une atmosphère dense et répétitive aux sonorités krautrock.

Les dernières minutes seront presque essentielles pour oublier qu’on a mal aux jambes à force de danser, c’est Dj Mehdi qui nous emmènera jusqu’au petit matin avec son électro étouffé par de grosses basses vrombissantes dans la pure tradition des artistes de Ed banger… Décidément si on a quand même écouté des français plutôt à la hauteur sur la fin, le retour à Paris ne va pas être des plus faciles !

 

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