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Il a joué à la Chapelle Saint-Jacques, et comme c’est un grand fidèle des Rockomotives il nous donne d’emblé de précieux conseils sur la façon de faire la fête ici, et ce qu’on boit dans la région, l’office du tourisme n’a qu’à bien se tenir.  

Effectivement toi tu es de Tours, ça fait quoi de jouer un peu à la maison, dans ton fief ?

Ouais, c’est rigolo parce que c’est pas vraiment Tours, mais ici c’est particulièrement important pour moi, Vendôme, parce que j’y ai joué en 2010, au tout début de ce projet Piano Chat. En fait ils avaient organisé dans la semaine un concert dans un bar, et ils m’ont appelé deux jours avant parce qu’il y avait un groupe qui avait annulé et du coup je m’étais ramené. J’étais content de jouer dans un bar aux Rockomotives, c’était un peu le off mais pas vraiment, et ça s’est super bien passé. A la suite de ça on s’est rencontré avec toute l’équipe qui sont devenus des gens hyper importants, qui ont énormément compté sur le projet Piano Chat, vraiment beaucoup. J’ai sorti un disque sur le Thoré Single Club qui est un label qu’ils ont monté ici aux Rockomotives, il y a des gens qui bossent avec moi qui soutiennent le projet depuis longtemps… Et là officiellement j’ai le droit de jouer dans la chapelle ! Je suis venu des dizaines et des dizaines de fois voir des concerts ici, c’est rigolo parce que je connais vraiment tout le monde aux Rockomotives, toutes les équipes, tout le monde. Et je suis ravi de revenir et d’avoir officiellement le droit de jouer dans la chapelle.

Un homme heureux quoi.

Oui. Un peu stressé aussi.

Ah quand même.

Oui parce que là je vais jouer le prochain disque et c’est le premier concert avec les nouveaux morceaux. Et puis c’est devant les gens qui me soutiennent depuis longtemps.

Ah oui, c’est toujours plus dur de jouer devant les gens qu’on connaît, c’est plus simple de jouer devant des inconnus.

C’est ça, exactement.

Nous tu ne nous connais pas, tu n’auras qu’à penser à nous.

Oui, il y a quand même plein de gens que je ne vais pas connaître.

Justement, puisque tu connais beaucoup de gens ici, tu peux nous parler un peu de la scène locale ?

Alors moi je viens vraiment du Centre, de Tours, à une heure d’ici, donc je peux vous parler de la scène de Tours, qui est assez proche d’ici finalement. Alors un des groupes avec lesquels je bosse depuis toujours, on se connaît depuis très longtemps, c’est les Pneu, donc guitare batterie, qui jouent toujours sur mes disques, c’est Jey de Pneu qui avait enregistré mon premier disque. En fait on a un studio tous ensemble, dans lequel on travaille, on vit, on fait la fête…

Donc vous vivez en communauté ?

Quasiment, enfin on a des petites maisons à côté, on n’est pas en coloc mais ce studio c’est le bureau quoi, quand on n’est pas en tournée. Donc il y a les Pneu, il y a Funken, qui a joué ici samedi dernier avec un autre projet qui s’appelle Awards, avec un rappeur canadien qui s’appelle Thesis Sahib ils ont sorti un (10 pouces) hyper hyper bien. Enfin il y a Funken qui a enregistré mon disque, et je joue sur son disque, il produit un peu tout ce que je fais… Il y a les Finkelkrauts qui jouent beaucoup, on a d’autres projets en parallèle ensemble. Il y a Rubin Steiner qui tourne beaucoup aussi, et qui est un peu le chef de ce studio dans lequel on est tous, enfin le chef parce que c’est un peu son endroit à lui, mais ils nous a totalement laissé cet endroit là. Sinon j’ai joué avec des gars comme Boogers, on faisait le backing band pour Boogers avec les Pneu et Funken, c’est un peu consanguin tout ça. Et on bosse tous ensemble, on joue tous sur les disques des uns des autres. Comme j’ai la chance d’avoir le batteur de Pneu dans mon entourage, il joue sur tous mes disques. Et puis là on monte un projet ensemble au début de l’année prochaine, ça va jouer en juin prochain, ça s’appelle Animal fYESta et c’est un concert pour les enfants, qui va tourner un petit moment. En fait on fait la fête pour les enfants, on adore faire la fête donc on monte la fête pour les enfants. Avec des confettis, des ballons, il y aura les Pneu dedans, des membres des Finkelkrauts, Funken, c’est toujours les mêmes que je te cite.

Comment se construit ce projet AnimalfUESTA,  il y a une histoire ?

Alors non, justement. Le principe, bon je ne vais pas vous refaire le dossier de subvention que je viens de monter pendant 6 mois mais moi je ne sais pas faire les choses de façon narrative donc on n’a pas fait d’histoire. Ce qu’on sait faire c’est de la musique et ce qu’on adore faire c’est changer, c’est un peu con de dire ça mais c’est changer la relation avec le public qu’on peut avoir. C’est-à-dire que moi je peux être intermittent et ça peut être mon métier parce que je vais jouer dans des SMAC tout le temps, mais ce sont des concerts en semaine et ils sont assez rares les moments de folie dans ces lieux là parce qu’on est pris dans une semaine de travail et qu’on va voir des trucs, je sais pas, où il y a peut-être moins d’alcool, ou alors on a besoin de plus d’alcool mais il y a beaucoup moins de moments de folie dans ces soirées là. Et les Pneu, c’est un peu avec eux que j’ai débuté, et le fait qu’ils jouent par terre, au sol, avec une prise de courant, j’ai vu des moments vraiment fous. Et de voir que ces mecs là qui ont une démarche hyper simple, qui vont faire un truc ultra radical, ultra brut, ont des moments de folie avec les gens, enfin moi c’est mes concerts préférés. Un autre projet qui s’appelle la Colonie de vacances, avec Marvin de Electric Electric et Pneu, ils jouent les quatre en même temps, ça donne des moments complètement incroyables. Et moi avec Piano Chat, l’idée première c’était ça, une prise de courant, aller jouer au milieu des gens et changer un tout petit peu, s’amuser un peu plus avec le public, pas dire on est à deux mètres du sol et on va vous faire un concert. Et donc la démarche d’Animal fYESta, notre projet pour enfant, c’était ça, c’est de se dire comment on est-ce qu’on s’amuse ensemble, ce qui est un thème un peu ringard, mais comment est-ce qu’on va dans ces lieux là et on se dit que c’est super et on peut vraiment se marrer ensemble.
L’avantage avec les enfants c’est qu’ils ne les ont pas encore ces barrières. On a choisi une tranche d’âge, 6-9 ans, où ils sont assez réceptifs. Ça va être un sacré défi ! Donc ce ne sera que de la musique, mais on sera costumés et il va y avoir plein de trucs de la fête.

Ton approche en solo et dans ces projets collectifs elle est la même ?

Oui, mais spécifiquement dans ces projet là parce qu’après j’ai déjà fait du backing band, donc c’était un peu plus officiel, je faisais ma basse et voilà. Mais l’idée première de ce projet là c’est ce qu’on fait pour les adultes, mais à deux heures du mat quand ils sont un peu avoinés et souvent ça marche, donc comment on va amener ça avec des enfants. Donc ça me paraît logique de faire ça avec eux, quand on parle de la scène tourangelle, ça c’est des gens avec qui je bosse, donc c’est logique qu’on pousse cette démarche là vraiment. On ne revendique pas quelque chose du tout, c’est quelque chose que j’ai remarqué au fur et à mesure en bossant avec eux. Quand j’ai dû monter le dossier il a fallu que je mette des mots dessus et jamais j’ai fait lire ce projet de subvention à mes copains, ils m’auraient dit que je craquais. Parce que l’’idée c’est de ne pas y penser et de juste faire de la musique et de vraiment s’amuser avec ça. Je parle beaucoup trop d’Animal fYESta, faîtes gaffe je peux parler longtemps.

Alors changeons de sujet. On s’intéresse beaucoup aux spécialités des lieux où on va, et on nous a parlé d’une bière locale, la Turones.

Ah je ne connais pas ! Par contre je peux vous parler du vin de Vendôme.  Ce soir vous allez pouvoir en boire, le petit gris de Vendôme qui est juste une tuerie, vraiment incroyable. C’est une sorte de rosé, et pourtant je n’aime pas le rosé, mais je viens souvent à Vendôme juste pour aller acheter du vin, et notamment à Thoré-la-Rochette. Alors j’ai perdu le nom du producteur, c’est moche mais ils sont présents pendant les Rocko. Donc Thoré-la-Rochette, c’est un petit village à côté de Vendôme, ils font du très très bon vin pour vraiment pas cher. A Tours et ici on est tous assez fans de vin. D’ailleurs ils ont un autre festival les gens des Rocko, Gare à la Rochette à Thoré-la-Rochette, c’est des mini Rockomotives en mode plus fête de la musique mais avec des vraiment très bons groupes. Ça se passe dans des caves, et c’est absolument mortel. Il y a deux ans j’ai vendu le vin. Il y a tous les gens du village qui tiennent les friteries, et les vignerons qui viennent vendre leur vin. Et c’est trop bien, il y a même un petit train touristique, et il y a des concerts dans le train. C’est au mois de juin.

C’est noté. Donc tu sors ton premier album en février, tu peux nous en parler un peu ?

. C’est mon premier vrai album, j’ai déjà sorti un EP chez Kythibong, le même label nantais, et un 45 tours en français, mais c’est le premier vrai disque, que j’ai fait comme un vrai album. En fait quand j’ai sorti mon EP, j’ai commencé à faire de la musique vraiment comme ça et je suis parti 2 ans en tournée. J’ai eu du bol, j’ai fait énormément de dates. Et quand je suis rentré de ces deux années, aux Etats-Unis, au Canada, en Europe, partout, il a fallu faire un disque parce qu’il n’y avait plus d’endroits où jouer en France, j’avais joué un peu partout.

Je suis beaucoup entre Berlin et Tours en fait, et il y a beaucoup de petites chansons faites dans ma chambre, juste avec une guitare et un petit synthé que j’utilise maintenant sur scène. Et tout est venu très très vite, en quelques semaines dans ma chambre j’ai fait ce disque là. Mais c’est ce que je disais tout à l’heure, je ne sais pas vraiment écrire, je ne sais pas raconter d’histoires, donc ça parle sans parler, de la chance, enfin de ces tournées... L’avantage du solo c’est que j’avais une formule très simple, je pouvais jouer juste avec une prise de courant. Et donc l’album ça parle de ça, ce n’est pas très original mais c’est ça. Ça s’appelle Lands, et finalement j’ai fait un album très pop et joyeux, sans m’en rendre compte, ce qui est plutôt bon signe.

Et pour la première fois en anglais et en français.

En anglais et en français. C’est un peu rigolo ce truc là, il n’y a que de l’anglais sur mon premier EP parce que c’était comme ça qu’on fait finalement, on prend une guitare et on chante quelque chose en anglais. J’ai fait un 45 tours en français parce que j’avais cette envie là à ce moment là et ça a été un super exercice L’approche du chant est vraiment différente, je ne me suis pas dit je vais faire un disque en français ou en anglais spécialement. Il s’est avéré que pendant ces années de tournée je me suis mis à parler anglais vraiment, ce que je ne faisais pas avant, à lire un peu des auteurs anglais.

Justement on ne dit pas qu’à Tours il n’y a absolument aucun accent, qu’on parle le français le plus pur ?

C’est ce qui se dit, et c’est ce qu’est j’essaie de revendiquer auprès de mes potes étrangers. Mais je ne suis pas très sûr, on m’a pas mal démonté quand je tenais cet argument. Mais on a énormément d’étrangers qui viennent étudier la langue en Touraine. Moi je pense que c’est vrai, je soutiens ça à mort.


On a entendu parler des soirées Bamboule, on voulait en savoir un peu plus, quel est le concept ?

Alors le concept exact, c’est comme si c’était ton anniversaire, t’as tous tes meilleurs amis qui sont là et t’es vraiment trop heureux et tous tes meilleurs amis ils ont encore plus heureux d’être là, et en fait t’es trop content, et juste tu fais la fête. C’est juste faire la fête, il n’y a pas de truc particulier, il n’y a pas de drogue particulière, c’est juste faire la fête. Et on fait souvent la Bamboule à Tours. On passe des disques, on n’est pas djs mais en fait si t’as envie de passer des disques tu peux passer des disques.


Donc gros budget confettis.

 Ah oui, par contre oui. En fait on en avait un peu marre de tous ces djs qui passent des trucs un peu hype qui au final nous font pas du tout danser. Mais il faut quand même que ce soit de la cool musique. Et les costumes de banane c’est hyper important. La Bamboule c’est ça.


Et qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?

Le premier album d’Awards, qui vient de sortir, un rappeur canadien qui monte. Dirty Bitches, même si c’est pas du tout Bamboule. Mac de Marco à fond, c’est bien pour faire du vélo. Chris Cohen énormément, j’ai beaucoup abusé de Chris Cohen. Sinon, les disques de mon club de compiles. On a un club de compiles avec les copains de la Bamboule, et on se fait des compilations toutes les semaines.

Et qu’est-ce que tu nous conseilles d’aller voir aux Rockomotives ?

Je vous conseille d’aller voir GaBLé, d’aller voir Fordamage… Et puis je vais parler des copains, je vous conseille d’aller voir Sieur & Dame à la chapelle, et puis moi j’ai très envie d’aller voir Samba de la Muerté, qui joue aussi à la chapelle. Et j’irais bien voir SUUNS, j’ai pas eu l’occasion de voir encore. Et je vous conseille de venir le samedi aux Rockomotives, parce que c’est là que c’est vraiment là que c’est important.

https://pianochat.bandcamp.com/

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