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A peine remis des Eurocks (plus à peine que remis d’ailleurs), cap sur le sud-est pour un petit festival dans la jolie ville portuaire de Sète. Au programme : 3 sites différents pour 3 ambiances (après-midi sur plage, concerts du soir dans le magnifique Théâtre de la Mer et after dans le port au pied du phare) et une programmation dans l’ère du temps qui promet quelques joutes auditives (Gil Scott-Heron, Flying Lotus, Quantic Combo Barbaro, Gaslamp Killer, Hypnotic Brass Ensemble ou encore Gonjasufi). 
 
Jeudi 8 juillet 2010. 18h30. Arrivée à quai. Pas le temps de tergiverser, début des hostilités prévu à 20h. Du coup, à peine le temps de déposer nos affaires chez notre pote CS Romain, on se retrouve devant l’entrée du site à 19h45 (histoire de prendre rapidement connaissance avec les lieux et de ne pas rater le début du premier concert).
Première surprise : les portes sont encore fermées et l’ouverture de la billetterie indiquée à 20h sur les guichets. 20h30 : toujours aucun mouvement. Soudain, le couperet tombe : Gil-Scott Heron, le « godfather du rap », n’était pas à la descente de son avion. Raison officielle avec mot du médecin : intoxication alimentaire. Déjà vu quelque part ça… Ca pique un peu la tête d’affiche principale qui annule. L’orga semble un peu prise de panique.  
 
Malgré tout, le prix du billet ne bouge pas (toujours 40€ la soirée) mais les portes finissent par s’ouvrir. Le programme est totalement chamboulé. Un DJ mystère sert un premier set assez quelconque jusqu’à deux sons franchement excitants. Malheureusement, les deux derniers.

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L’ambiance retombe totalement le temps du changement de plateau. Malgré l’absence de leur leader,  les musiciens de Gil Scott assurent quand même le spectacle et délivrent une jam session qui fait d’autant plus regretter l’ingurgitation de ce satané repas intoxiqué. Pour cette première soirée, pas beaucoup plus d’émotion. Le set dubstep suivant est trop mou pour combattre notre fatigue et attendre Foreign Beggars. Bonne nuit.
 
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Vendredi 9 juillet. Après un petit tour sur la plage pour découvrir un lieu digne des swimming pool party de MTV sous la houlette de Ladybugz, direction le Théâtre de la Mer pour deux concerts dans un cadre somptueux. D’entrée, nos ardeurs sont calmées : encore un petit papier affiché dans le hall pour annoncer les annulations de Joy Orbison et surtout de Flying Lotus. Même raison évoquée. Ils sont tous allé manger au Quick ensemble ou quoi ? La pilule commence à avoir du mal à passer pour nous aussi…

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Rien ne sert de se morfondre. Le cadre est magnifique et la chanteuse d’Havana Cultura impressionne, notamment sur le track Lagrimas de soledad. Alternant chant et phrasé hiphop suave et chaleureux, la belle Danay fait plus que maîtriser son sujet. La formation pilotée par « Gillou » Peterson et le pianiste Roberto Fonseca convainc donc, même si les deux autres MC (mâles) pataugent un peu dans leur flow.
 
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Après cet agréable début de soirée, le Tout Puissant Orchestre Poly Rythmo de Cotonou débarque. Malheureusement, leur toute puissance n’interviendra qu’au moment de braver la pluie et de poursuivre leur concert malgré la chute soudaine de trombes d’eau. L’honneur est sauf.  
 
23h30. On quitte le Théâtre et sa vue sur la mer. Retour au phare et nos amours du premier soir. Encore une fois, la soirée se poursuit dans la confusion. Alors que le premier DJ Garfid a déjà commencé son set, impossible de rentrer. Il nous faudra 30 min de patience avant d’atteindre la scène et d’assister à la performance de Theophilus London. En pré-écoute, ça donnait plutôt envie. Sur scène, on ne sait toujours pas tant sa performance est inégale. Une reprise de Whitney Houston sur la fin de son set nous donne la réponse : non.  
Entrent alors en scène The Gaslamp Killer et Gonjasufi. Malgré un son très rude, l’énergie du MC ovni possède. Aux machines, Gaslamp déchaîne la foudre. Les deux compères, accompagnés d’un acolyte scénique silencieux mais sympathique, diffusent leurs vibrations shamaniques. Le DJ achève ce moment de jouissance seul avec sa MPC, en transe.
 
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Changement de plateau rapide. Laurent Garnier prend le relais en remplacement de Flying Lotus. Beaucoup moins exotique pour nous petits français...  Annoncé par « Gillou » P comme le sauveur du festival, le parrain ne nous réserve qu’un DJ set. On pleure tous en chœur.

Samedi 10 juillet. Nous continuons à goûter aux joies d’une station balnéaire en plein mois de juillet. Les joutes, grande tradition sétoises, font rages sur le canal. Les restos à touristes grouillent sur le port.  Les zones d’ombres jouent à cache-cache : la fuite au frais s’impose.  
 
Amerrissage d’urgence sur la plage, bercés par les sonorités brésiliennes et hiphop. On entend résonner la phrase préféré des anglais du quartier : « They are dancing in the sea ! ».  
C’est beau un monde qui danse. Surtout sur le sable. 
A la recherche de la navette pour rejoindre le Théâtre de la Mer, trois charmantes demoiselles issues de la gente féminine locale proposent de nous déposer. Nico accepte immédiatement. Il déclarera après coup : « Finalement, il est génial ce festival ». 
 
Retour à la musique. Hypnotic Brass Ensemble…  En fait, c’est facile, tout est dit dans le nom des groupes.  Pur moment de bonheur. Et ce même si le set un peu court est très proche de celui proposé à Garorock en avril dernier. Les 8 frères (pour 8 cuivres) accompagnés du batteur Gabriel Wallace mettent le feu, rayonnants de bonne humeur. Peace !

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Quantic y su Combo Barbaro attaquent très fort sous l’impulsion de leur pianiste virtuose Alfredito Linares. Ce premier titre laisse présager d’un concert de folie. Malheureusement, la suite est bien moins excitante. Propre. Trop propre. On connaît pourtant le talent du DJ musicien  Will « Quantic » Holland, à la tête de ce projet du haut de ses 29 ans.  On regrette la formation originelle, The Quantic Soul Orchestra. Pour se consoler, un petit aperçu du splendide Théâtre de la Mer, vu de l’extérieur. 
 
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Dimanche 11 juillet. Jour du seigneur. La messe commence à midi et durera seize heures. L’ambiance est toujours aussi bon enfant. Notre principal problème : maintenir les bières un temps soit peu fraîches. On se laisse toujours bercer. Norman Jay voit sa perf interrompue quelques instants par Gillou : « L’Espagne et la Hollande ne pourront pas jouer la finale de la Coupe du Monde... sur l’écran géant installé sur la plage à cet effet. »
Le verdict est sans appel : intoxication alimentaire (Ils sont violents chez Quick quand même…) Juste avant la mi-temps, grâce à un double-contact dont il a le secret, Gillou nous reconnecte à la réalité : la Coupe du Monde 2010, c’est chiant. Pendant ce temps, Simbad vs Son of Kick déballent une DnB bien plus captivante. 
 
Malgré quelques soucis d’organisation et une atmosphère générale un peu guindée, on reviendra peut-être aux Journées Mondiales de la Jeunesse.  
La bonne volonté et l’amour de la musique étaient là. C’est quand même le plus important.
 
Texte et photos : MK
 

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