2016, avril, vendredi 15 au matin, en route pour Bourges à bord d’un covoiturage, les jeunes qui conduisent iront à la soirée ‘’happy friday’’ pour voir The Avener et Naaman surtout, nous on ira plutôt faire des découvertes et les partager avec vous !
VENDREDI 15 avril donc (frais comme un gardon)
13h30 ADRIEN SOLEIMAN
On l’avait déjà vu aux Transmusicales, et bien il est toujours aussi classe ce lascar barbu accompagné de supers musiciens qu’on a vu jouer dans d’autres groupes biens sous tous rapports : Owlle, Erevan Tusk, Forever Pavot. Il y a de la belle langue française, on alterne entre arrangements synthétiques et exotiques, rock classe, et chansons dépouillées piano-voix.
15h SUPER PARQUET
Ca doit faire plus de 10 ans qu’on va à Bourges. SUPER PARQUET est le premier groupe qu’on voit réussir à faire danser des jeunes de 20 ans et des anciens de 60 ans sur une musique traditionnelle française réinventée, électrifiée, électronisée, bref, actuelle. Les danses sont bien codifiées, il y a de la bourrée à 3 temps, des rondes, ça se danse à deux ou à pleins. Côté musique on à l’impression de faire des sauts dans des espaces-temps à la Code Quantum : d’une fête médiévale à un concert noïse à une rave techno. Chapeau bas messieurs pour réussir à mettre au gout du jour des rituels de not’ beau pays.
18h LOUISE ROAM
Louise, on l’avait déjà invitée à jouer à une soirée Novorama, et comme on aime bien ce qu’elle fait, on y revient. Son live a encore gagné en richesse orchestrale, elle a encore plus de claviers et samplers autour d’elle. Elle crée un écosystème musical qui grouille de vie, ça n’est pas juste de la musique électro. Et on serait tenté de dire que sa voix est parfaite pour la musique qu’elle fait. On pense à la méticulosité de Trentemoller, à la belle voix de Lou Rhodes la chanteuse de Lamb, aux mysterieuses ambiances de Fever Ray et Leila, au mariage réussi de l’électro et de la pop de Moderat... Et on est donc un peu fiers d’avoir une belle artiste comme elle en France.
Attention, gros niveau de groove mutant et de maîtrise instrumentale, au service d’une musique qui parle à l’instinct. Il y a notamment deux instruments ‘’inventés - bricolés’’, une chanteuse incroyable, du gros son électro, des références au jazz et à la musique africaine. Il était pourtant tôt quand ils ont joué mais le public dansait déjà, tous les publics, des punks à chiens jusqu’aux professionnels du spectacle qui se dandinaient. Belle perf’.
20h30 ESSAIE PAS
Dernière signature du label DFA (créé par James Murphy de LCD Soundsystem), ce couple canadien fait prendre un changement de rail au train DFA, from punk-funk to cold-funk ! C’est électro analo, ça tabasse, c’est noir (ils sont habillés en noir d’ailleurs et ne dansent pas du tout derrière leurs machines), c’est sorti tout droit des années 80 cold wave, et 2000 synth wave, bref, on aime, et l’anglais Riton et le Français Arnaud Rebotini devraient aimer aussi. De cette urgence électronique surgissent des paroles inquiétantes ‘’le couvre-feu rentre en vigueur’’, le réalisateur Xavier Dolan serait bien inspiré d’insérer un titre d’ESSAIE PAS dans son prochain film s’il tournait une scène assez noire…
SAMEDI 16 AVRIL (bon pied bon oeil)
14h30 AWIR LEON
Bon, que se passe-t-il avec le label parisien Nowadays ? ils sortent beaucoup trop régulièrement des artistes beaucoup trop talentueux ! AWIR LEON est encore un peu timide sur scène mais c’est ce qui fait le charme des découvertes (pardon des inouïs), il est aussi danseur donc en revanche on voit une jolie fluidité corporelle ce qui ne gâche rien. On entend une musique synthétique et subaquatique par moment, des références early dubstep (pas la dubstep fluo dégueulasse, plutôt la dubstep à la Burial) et hip-hop.Sa voix est humble et juste, ça pue la sincérité, c’est encore vert, mais le vert c’est joli aussi.
15h SIN TIEMPO
Ce lyonnais a le chic pour injecter insidieusement, habilement (quand on a fait le conservatoire ça aide parfois) de la pop à son électro. Du coup c’est plutôt comme un projet pop qu’on devrait l’écouter, car les univers, l’intention, l’émotion procurée sont propres à la pop music la plus ambitieuse (oserait-t-on citer Bowie ? même si on en est loin en terme d’orchestration, ce SIN TIEMPO a beaucoup de choses à dire encore). On peut aussi penser aux titres les plus pop des compilations du label minimal allemand Kompakt, au groupe Rhye, à Jamie XX. Au chant SIN TIEMPO est toujours à fleur de peau, au bord de l’écorchement, on craint pour ses cordes vocales, jsuqu’à ce que l’émotion le submerge, l’envie de partager, il grimpe sur les grandes enceintes, puis descend dans la foule et touche son public quand la musique atteint son paroxysme… Woow, c’est beau… +1 point pour avoir construit un live bien différent de ses enregistrements. Le gars est bosseur, c’est bon signe, la preuve il a même co-fondé un label, TØLVA records.
16h MAESTRO :
Maestro et Novorama c’est une longue histoire ! On suit le projet depuis ses tous débuts, depuis les premières maquettes, depuis les premiers live, donc on vous en reparle, d’autant plus qu’ils joueront pour les 10 ans de novorama le 21 mai au Petit Bain. A la batterie et aux claviers les gars savent ce qu’ils font clairement, ils officient sur les concerts monstrueux de Vitalic, et ont joué séparément pour d’autres projets complètement différents mais très bons (Sage, Limousine…). Le chanteur, écossais de son état, est un personnage qui vous tiendra en halène tout le long. Le bpm est souvent élevé, la batterie souvent martiale, punk est la culture, électro est la mouture.
20h ANDRE BRATTEN :
Passons aux choses sérieuses, à la faveur d’un tube techno bien abrasif, ce André Bratten s’est faire une sérieuse réputation. 20h, c’est un peu tôt pour apprécier son live qui ne passe pas par quatre chemins pour arriver à ses fins, c’est un peu acid, juste ce qu’il faut, c’est bien fait, mais on part voir LA FEMME
20h30 LA FEMME
On arrive un peu avant la fin de leur set, ils jouent devant une foule énorme, compacte et acquise à leur cause. La salle est bien trop grande du coup le son ne doit être correct qu’aux premiers rangs, dommage de pas pouvoir bien en profiter. En revanche, on était à peine une dizaine à leur conférence de presse, et c’était un grand moment de surréalisme, de dadaïsme et embourgeoisement d’une drôlerie rare. Merci pour ça !
22h TOKEN :
Heu…. pour les amateurs de hip-hop 90’s, d’Eminem et de samples soul, foncez découvrir ce gars aux flow maléable, doux, dur ou mitraillette. Généreux avec le public, un sans faute.
>> On a raté (ben oui on peut pas tout voir non plus) : Clément Bazin qu’on a déjà interviewé et qu’on aimerait voir jouer à une de nos soirées, RENDEZ-VOUS et là on est bien dé-gou-tés car c’est un des groupes qu’on tenait à voir absolument, peut-etre auront nous la chance de les faire jouer à une de nos prochaines soirées…
DIMANCHE 17 avril (sur le retour)
Merci au Printemps de Bourges pour l'invitation et pour réunir de belle manière têtes d'affiches et découvertes. Ca valait bien une typo en italique.