Ça y est la Route du Rock vient d’entamer sa deuxième décennie d’existence, le festival maloin qu’on guette chaque année aura encore pleinement rempli sa mission estivale d’agitateur « indie » en Bretagne !

Cette année, une fois de plus, les habitués ont répondu présent à cette 21ème édition qui annonçait une programmation plus pointue en laissant les têtes d’affiches sur le bord de la route. Et tant mieux, quand on voit qu’en 2007 les Smashing Pumpkins avaient sérieusement mis les comptes du festival dans le rouge avec un cachet astronomique !
 
La Route du Rock s’inscrit donc plus que jamais dans l’indépendance. Si on peut regretter cette année le manque d’électro, on a quand même pu sautiller dimanche sur Dan Deacon, et ça c’était plutôt bien vu après la soirée très arrosée de la vieille (pas au bar hein, mais plutôt dans le ciel ! )
 
Comme on n’est pas en sucre et que la musique résiste même aux intempéries, on aura pu apprécier le samedi la performance plutôt réussie de Blonde Redhead malgré la fatigue de la chanteuse. Ce groupe new-yorkais né avec Sonic Youth, parti depuis sur les sentiers de la pop a su mettre plus de rugosité dans sa musique qui en manquait tant ces dernières années. Il fallait bien ça ! En 2004, Blonde Redhead avait du arrêter son concert seulement après 15 minutes de concert à cause, une fois de plus, de la pluie. A croire que Blonde Redhead est maudit ? En tout cas cette fois-ci les new-yorkais ont eu raison du mauvais temps laissant ensuite la performance de The Kills plutôt amère. Le duo anglais enchaîne les stéréotypes du bon vieux duo de rockeurs qui ne se remet pas en question.

 

Il faudra attendre 2h30 pour voir enfin le groupe qui mettra tout le monde d’accord, Battles, pionnier on peut le dire d’un mouvement qui englobe très peu de groupes, le math-rock. Les new-yorkais auront joué très fort, débordant d’énergie ! La fougue de ce trio malin aura au moins donné le sourire à ceux qui l’avaient perdu pendant cette soirée pluvieuse !
 
Dans les coups de cœurs de cette Route du Rock, il faut remonter avant tout à la soirée du vendredi : les canadiens de Suuns sont en train d’asseoir leur notoriété de « next best thing », même si leur premier album est plutôt passé inaperçu l’année dernière en France à sa sortie. Depuis leur passage à Paris au Point Éphémère et à la Route du Rock hiver en février dernier, Suuns est devenue une nouvelle référence sur la scène indé avec un son à la fois obscur (nous faisant penser à Clinic) et accessible grâce à leur section rythmique impeccable. Mogwai comme Sebadoh auront eux aussi plutôt satisfait la mine des festivaliers ce soir là ! Mais malheureusement pas Aphex Twin pourtant très attendu. Le cultissime ambassadeur du label Warp (mis à l’honneur cette année avec une conférence de Christophe Brault le samedi après-midi) n’aura pas dévoilé l’étendu de sa créativité en live restant bloqué sur ses vieilles boîtes à rythmes…
 
 
Enfin dimanche, le temps nous permet d’aller faire quelques galipettes sur la plage de Saint-Malo et, entre 2 galettes, on s’est plutôt bien diverti sur la pop parfois tribale de monsieur François and the Atlas Mountain. Si la musique est entraînante, le chant en français nous déroute quelques fois.


Retour ensuite au Fort de Saint Père pour apprécier Here We Go Magic, un groupe qui marie aussi bien le krautrock au  psychéfolk : la pression est d’autant plus forte pour les suivants. Okkervil River nous laissera pourtant sur notre faim avec un chant quelque peu lassant, contrairement à Cat’s Eyes qui, même si tout n’est pas encore parfait, est un nouvelle valeur sûre !
 
Fleet Foxes en aura étonné plus d’un. Nous les attendions avec leur barbes et leur désespoir, on en sort rafraîchit et plein d’espoir ! Crocodiles aura fait dans la surenchère, le chanteur est au max contrairement au reste du groupe un peu trop timide pour leur son rock noisy californien plutôt raffraichissant !
 
 
Enfin, Dan Deacon aura tenu tête aux festivaliers en furie avant que se déclenche l’apocalypse version Mondkopf, un show qui malgré un problème technique aurait bien pu exploser le fort avec son électro à la fois puissante, obscure et mutante ! après ces 3 jours dingues de concerts » on a qu’une seule hâte aujourd’hui c’est bien de revenir l’année prochaine pour que la route du rock nous fasse encore chavirer !
A bon entendeur ! Kenavo !
 
L'équipe de novorama

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