Bourges c'est le passage à l'heure d'été. Le premier gros festival de la saison. Là où les pros viennent constituer leur menu saisonnier. Mais aussi le fameux off dans la ville, avec pour cette édition 5 salles gratuites en plein-air et plus d'une dizaine de bars en format concerts.
Cette année, pas d'amuses-bouche, les choses sérieuses commencent dès le mercredi soir. Bourges'11 s'annonce chargé, mais impossible de ne pas prendre un peu d'Asaf Avidan & de ses Mojos. Le phénomène à la voix mi-craquant mi-dentelle commence seulement à parcourir les salles françaises malgré une explosion programmée. Départ acoustique tout en délicatesse, envolées folk, blues, rock aussi diverses que variées au rythme de cette voix, de ces cris parfois, mais toujours authentique et chargée de sincérité. Le titre The Ghost Of A Thousand Little Lies, feu d'artifice sonore dont la portée atteint tous les sens, laisse l'auditeur la bouche ouverte. On a beaucoup parlé d'un fantôme des 60's revenu faire un petit tour de nos jours. Mais après son passage sur scène, c'est bien l'impression d'avoir eu la chance de voir en chair et en os un tel musicien qui prend place. Voilà pour le premier soir, et c'est déjà beaucoup.
Jeudi donc. Tout commence par une petite sieste sur Chocolate Genius dans un fauteuil de l'Auditorium. Presque d'utilité publique cette salle et son acoustique velour. Un petit bout de Youn Sun Nah avant de filer voir L dans l'autre salle feutrée du in : le Théâtre Jacques Coeur. L'initiale séduit et envoûte dans ce lieu où les esprits de la musique servent les notes aux artistes sur le devant de la scène. Le calme avant la tarte Monkey & Bear. Une des bonnes surprises des Découvertes cru 2011. Les 4 z'animaux, à priorisés par un single trop chargé (Russian Isn't It), présentent une électro-rock atari sur laquelle la chouette (le batteur) peut faire parler la poudre. En live, ça fonctionne vraiment.
Derrière, Turnsteak a tourné, mais malgré une bonne présentation, a envoyé moins de steak que prévu. Trap a envoyé du steak mais pas assez tourné pour vraiment régaler. Et Wrestling Gang Bang n'a fait ni l'un ni l'autre. On est parti. Désolé Christine.
Vendredi, jour du poisson. Au Phénix, le son n'est toujours pas très frais. Même Angus & Julia Stone sonnent plat. Du coup, Misteur Valaire sur une scène en plein air du off pour se remettre en bouche. Bonheur coloré en costard blanc made in Québec. Après ça, petit tour dans un des lieux privilégiés du festival. Non, non, pas l'espace pro. Un lieu uNdErGrOuNd comme on dit chez nous. Ce soir là, John Makay se produit. Gratte-batterie pour un maths rock décoré psyché. Ca tape. Ca prend au trip, le tout dans la bonne humeur et les cheese. L'année dernière, Steve Mackay et Mike Watts avaient pris possession du lieu pour une nuit de folie. Non, non, je ne vous donnerais pas l'adresse ici. Même pas un petit indice. Va falloir faire un peu de réseautage du côté obscur l'année prochaine... Retour au 22 pour The Shoes. Les rémois fêtent la sortie de leur dernier album. Plus pop(s) c'est clair, mais la touche électro pépite de chocolat perdure. Du bon son quoi!
Samedi, c'est le soir de la Rock'N'Beat Party. Après avoir lu l'article du Monde sur les dérives dues à l'alcool en festival, la décision commune est prise de boycotter le Phénix. Avant toute chose, petit tour quotidien aux Découvertes. John Grape et Concrete Knives (encore une découverte Concrete Knives?), nos oreilles apprécient. Timber Timbre à l'Auditorium en fin de journée aussi. Rien de bien neuf pourtant, mais l'ambiance cordes chaudes venant des contrées congelées réchauffe. Un peu à la XX, sans avoir d'explication rationnelle, le corps lui comprend, et profite. Sans transition mais un peu plus tard quand même, Boogers enverra ses mouettes et sa reverb à la tronches des punks à chien de la place Séraucourt. Yeah! A propos d'oiseau et de transition, Pigeon John, une des attractions majeures de ce Printemps, nous a régalé. Y'a rien à dire, le hip-hop instrumental donne tout de suite une autre dimension. Un petit solo de basse par là, un de batterie par ici. Les sons sont variés, au niveau des rythmes ou des interpréations vocales. Le tout ne lasse pas en tout cas. Le public en redemande. Et là, alors que tout c'était bien passé pour l'instant. Le drame: Ratatat attaque sur la scène du Phénix. Désolé c'était obligé d'y aller là (démagos nous? jamais démago la presse voyons...) Mais promis, nous ne sommes pas passés par la buvette. Après ce moment en compagnie du toujours aussi déconcertant et réjouissant duo, il est temps de disparaître dans la sueur des barbecues merguez du off.
In
1.Asaf Avidan & The Mojos
2.Pigeon John
3.Mesparrow
4.L
5.The Shoes
Off
1.Misteur Valaire
2.John Makay
3.Peru merguez blues trio
4.Boogers
5.MLCD