Un festival gratuit au bord de la Garonne, assis dans l'herbe et sous le soleil, c’est depuis 10 ans la définition des Siestes Electroniques. Autant le dire tout de suite, vous ne trouverez pas ici de photos de ce rassemblement hippie à deux pas du centre ville de Toulouse. Pas de cliché de cette jeunesse vautrée dans l’herbe à l’écoute de sonorités curieuses ou de cette scène luxuriante agrémentée de dizaines d’arbustes verdoyants. La place de l’imaginaire est bien trop importante…
Entrons sans frapper dimanche après-midi, un peu au-delà de 18h. Le moment du passage de l’attraction majeure de ce festival. Quelques secondes suffisent à se rendre compte : Connan Mockasin fait partie de ses artistes qui respirent l'authenticité. Ceux à qui il suffit d’être eux-même pour transmettre du bonheur. Ses « merci d’applaudir », ses sourires de chanter et tout simplement d’être là, cette complicité entre les membres du quintet (Conan à la gratte accompagné d’une basse, d’un clavier, d’une batterie et d’une japonaise en habits traditionnels jouant une variante de xylophone en bois). La formation s’amuse et donc nous amuse. La foule, pourtant éparpillée dans l’herbe pour tous les autres concerts, se regroupe petit à petit et sourit au rythme des chansons. Un groupe sympa en fait… Mais pas seulement.
Les versions live sont elles aussi à la hauteur du bonhomme. Différentes. La voix « héliumisée » de l’album est remplacée par le naturel, confirmant pour les sceptiques que là n’était pas la clé. Mais surtout, on a à faire à de vrais musiciens, s’envoyant des solos de haute volée en guise de bisous. Les inévitables It’s Choade My Dear et Forever Dolphin Love et l’entrainante Egon Hosford régalent particulièrement. Le concert défile à toute allure et le groupe disparaît, comme si tout ça n’avait été qu’un mirage. Le groupe avait prévu d’aller boire une bière mais patientera 5 minutes de plus, le temps d’un incarné Sneaky Sneaky Dog Friend tiré du premier album. Dans ces cas là, la question est souvent : « Et maintenant, on fait quoi ? ».
On va s’asseoir dans l’herbe histoire de digérer un peu et de vous
parler de la découverte du week-end : Lucrecia Dalt. La
colombienne installée à Barcelone captive instantanément par sa voix
planante murmurée, évoquant parfois PJ Harvey. Bien loin des rythmes
latinos, son univers est pourtant composé d’instruments multiples
donnant naissance à une expérience electro indie d’une réelle
profondeur. En écoute maintenant, le titre Mimbre, accompagnée de
Hasan Hujairi :
Mimbre
- Lucrecia Dalt ft Hasan Hujairi by Lucrecia Dalt
Au loin, James Pants distribue des sonorités agréables, remixant aussi bien du Iggy, du Pulp Fiction que du Busta Rhymes. Le soleil brille toujours.