Le groupe d'électro-funk Franc Moody a bien saisi que la vie est un ascenseur émotionnel et l’a bien illustré dans sa musique, avec des morceaux qui convoquent autant le passé que le moment présent et des paroles qui décrivent autant de hauts épiques que de bas vertigineux.  

Sur leur deuxième album, Into the Ether, le groupe fait de son mieux pour trouver un équilibre dans un ensemble bigarré et hétéroclite.

Le morceau qui a donné son nom à l’album Into the ether, qui est aussi le morceau d'ouverture, est une rêverie tropicale aux rythmes détendus et aux voix superposées.  Son placement sur l’album est tout à fait approprié, car il invite l'auditeur dans un espace ouvert, et dans l'éther justement.  

Dans l'ensemble, Into the Ether est un disque qui procure un sentiment plutôt heureux.

Malgré quelques titres évoquant des sujets plutôt déprimants.  Sur "I'm in a Funk", par exemple, les rythmes groovy et les mélodies flottantes adoucissent la gravité de paroles comme "I can see our dreams are crumbling / In front of my eyes, but I feel nothing at all".  

La même ambiance se retrouve sur "Suspended Animation", où Franc Moody s'épanche sur le fait de "recommencer sans cesse les mêmes erreurs", mais exorcise sa frustration avec des couches de percussions dansantes. Il y a aussi "Raining in LA", qui évoque le mal du pays.  Alors qu’ils évoquent la difficulté de laisser derrière soi quelqu'un de cher pour réaliser ses rêves, ils contrebalance ça par des  riffs funky qui transforment le morceau en un hymne  dancefloor.

Sur le titre "Mass Appeal", le groupe s'attaque aux désirs matérialistes et au manque d'identité individuelle, s'entourant d'un monde "d'imprimés léopard et de néoprène".  Ensemble, les paroles et le synthé lumineux dépeignent un monde de luxe en technicolor tout en manifestant le désir imperceptible de suivre ces tendances.  Sur "Cherry", le seul désir qui transparaît est celui d'être avec quelqu'un qui vous complète.  Ce sentiment d'une force plus grande qui vous submerge est également abordé dans le morceau electro-disco "Something's Got Me".  

Dans l'ensemble, Into the Ether est aussi vaste et fascinant que son nom le suggère.  Nous sommes emmenés dans un voyage qui n'impose aucune règle ni aucune limite. Marqué par un son que Franc Moody a surnommé "desert funk", on peut pratiquement entendre les grands ciels bleus et les grands espaces dans les riffs de guitare picking et les arrangements soul disco-pop de l'album.

https://francmoody.com/

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