Un deuxième album pour le producteur canadien Jacques Greene qui se présente comme une série de reflections post-rave, censées illustrer tout ce qui passe par la tête des clubbers, ainsiq que leurs sensations au moment où le club ferme ses portes et que la foule de danseurs se disperse dans la fraîcheur matinale pour rentrer chez eux. 

Ce n’est pas pour autant un album pour chiller ou vous faire tout à fait redescendre car il faut encore un peu d’énergie pour faire ce chemin du retour à la maison,

Ces morceaux sont aussi alertes que conscients, si ce n’est un peu brumeux aux entournures. 

Jacques Greene nous propose donc des morceaux qui exploitent les sentiments de joie, de douleur, de regret autant que de désir, en prenant soin d’illustrer la façon dont ils interagissent entre eux. Tout au long de ses dix ans de carrière, il a gardé comme gimmick de hacher menu des samples de chants R’n’B pitchés (c’est à dire dont on a changé la tonalité pour qu’ils apparaissent soit plus aigus , soit plus graves) afin de transmettre ces différents sentiments, ses premiers singles comme “Another Girl” de 2011 mélangaient ces samples avec des influences garage, participant à redéfinir la house music et participant à l'émergence du post-dubstep.

Mais ce nouvel album Dawn Chorus est bien moins porté sur les samples, incorporant davantage d’invités pour les parties chantées et d’instrumentations, tandis que des morceaux comme “Do It Without You” et “Whenever” porte toutes les caractéristiques des productions à la Jacques Greene, avec des expression vocales pleines d’extase ou de peines de coeur en les bouclant les unes sur les autres sur des rythmiques remuantes. 

Sur le morceau “Night Service” , le rappeur Cadence Weapon débite une forme de nostalgie de la scène club et hipster des années 2000 par dessus une rythmique house qui luit comme un neon délavé tandis que l’artiste Sandrine Somé de Toronto nous offre un spoken word sur le morceau “Stars” où elle évoque ses contemplations de la voie lactée alors qu’elle était encore enfant.

Peut-être que le point culminant de l’album en terme de doux-amer est le titre “Let Go”, soit des émotions contradictoires qui déferlent depuis le chant de Rochelle Jordan sur une co-production entre Jacques Greene et Travis Stewart de Machinedrum et le violoncelle tourbillonnant et éthéré de Oliver Coates. Pour les titres les plus downtempo, nous avons une co-production avec le producteur Clams Casino sur la rêverie étourdissante de “Drop Location”, tandis que les gazouillis éthérés de Julianna Barwicks flottent autour du paysage de basses stellaires du morceau “Sel”. Aussi impeccable qu’à son habitude, Jacques Greene a effectivement réussi à nous plonger dans les tourments ou moments de félicité qui suivent une nuit de fête où le corps et l’âme ont été mis à rude épreuve

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