Le mouvement dada, vous vous souvenez tous de vos cours de lettres au lycée,  c’était un mouvement artistique de l’entre deux guerre qui soulignait l’absurdité inhérente au monde moderne et sa vacuité de sens, soit des oeuvres qui pouvaient être aussi facétieuses que poignantes, et parfois les deux à la fois. 

Le chercheur, journaliste et musicien Stephen Mallinder est en quelque sorte un héritier de ce mouvement, lui qui co-fondé le projet électronique d’avant-garde Cabaret Voltaire en 1973, soit un projet nommé d’après le nightclub fondé par l’artiste dada allemand Hugo Ball à Zurich.

Um Dada c’est le nom du premier album solo de Stephen Mallinder depuis plus de 35 ans, une oeuvre qui épouse la philosophie dada aussi ludique qu’intrépide, par voie de house left-field ou expérimentale.

Et c’est effectivement un album très fun et assez souvent même plutôt drôle. Sur le premier morceau “Working (You Are)”, des mélodies de synthé percussives surplombent une basse électronique funky pour un morceau qui donne d’emblée envie de bouger, et qui repose sur une répétition nonchalante de son titre par la voix de Stephen Mallinder.

Et la dissonance entre ses textes et le groove très electronique est un fil conducteur indéniable pour l’album Um Dada. Et cela parfois jusqu’à devenir tout à fait comique sur le morceau “It’s Not Me”, un autre univers plus dansant, où cette fois, Stephen Mallinder s’attache à vraiment tout expliquer en détail de la vacuité de la communication qu’il établit avec l’auditeur, pour finalement et littéralement parler pour ne rien dire. L’ironie de ce langage en musique facilite finalement la communion par le rythme et le mouvement et c’est toute la magie absurde de ce morceau. 

Malgré la mutation des façons de communiquer ou d’échanger des informations depuis le début des années 70, les clubbers évoluent toujours aujourd’hui dans des sous-sols enfumés et dans des hangars à la recherche du rythme parfait, comme ils l’ont toujours fait. Et même si l’ère des internets a changé la façon dont nous échangeons des idées, il nous faut encore trouver des substituts digitaux aux passements de jambes, aux hanches qui chaloupent et aux headbangings qui rythment nos nuits et ce n’est heureusement pas prêt d’arriver. En tout cas ne soyez pas étonné si vous tombez sur l’un des morceaux de cet album Um Dada de Stephen Mallinder dans un club branché, qui vous rappellera pendant que vous dansez que malgré ce monde de plus en plus connecté nous sommes paradoxalement de plus en plus éloignés les uns des autres.

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