A l’aide de logiciels de création musicale et d’une inspiration conceptuelle tirée de quelques livres bien choisis, le duo composé par Jenny Pulse et Tim Kinsella s’est jeté tête la première dans la création d’un premier album barré, méditatif et qui ondule étrangement pour leur projet qu’ils ont nommé en toute modestie “Good Fuck” .

Les membres de ce duo ne sont pas des débutants. Jenny Pulse était déjà rompue à la programmation de musique électronique, tandis que Tim Kinsella est lui davantage un veteran de la scène art rock au sein de groupes comme Joan of Arc, Owls ou encore Make Believe pour ne citer que ceux là. Le duo s’est alors barré de leur maison de Chicago pour rejoindre une résidence d’artistes New Yorkaise pour fonder les bases de ce qui serait leur première oeuvre.

Good Fuck sonne comme le résultat d’un projet très prémédité et façonné avec soin et dont les morceaux s'enchaînent naturellement dans un univers homogène.

Le ton est donné dès le premier morceau “We Keep It Light”, dans lequel des kicks de batterie saturés menaçants , des bourdonnements synthétiques et une électronique rampante se love autour de fragments de poésie parlée et d’effets de voix d’un autre monde. L’énergie de ce morceau, comme pour le reste de l’album est lourde sans être agressive, penchant davantage vers l’étrangeté et un sentiment d’angoisse dont la tension mijote sans jamais exploser. Un arrière plan de terreur, de sexe et de folie sert de fil d’ariane à l’album, parfois à l’unisson.

La rythmique bégayante et la voix de Jenny Pulse pleine de delay sur le morceau “Saint Francis” créent un sentiment de malaise mais aussi quelque part un groove agréablement aliéné. Les samples de Tabla et les mélodies de synthétiseurs étincelants sur le morceau “Spring Song” sont assez similaires, avec une énergie un peu nerveuse qui pourrait facilement se développer en quelque chose de plus menaçant mais qui joue à ne pas l’atteindre pour autant.

Tim Kinsella a un peu trouvé une nouvelle incarnation au sein de ce projet. Tim Kinsella a quant à lui abandonné ses glapissements habituels en faveur d’une approche plus sobre, s’ouvrant même à un chant plus parlé sur des morceaux comme “Secret Meetings”.

L’univers étrange mais sensuel créé par Good Fuck échafaudé sur ces morceaux fait un peu référence à une lecture plus introvertie des premiers albums de Xiu Xiu, auxquels ont aurait soustrait le chant très théâtral de Jamie Stewart et sa catharsis musicale pour ne garder que leur ambiance bizarre, sombre et sexy. Avec ses moments où les pulsations de basses dominent, les paroles expérimentales et les contrastes audacieux se succèdent, ce projet Good Fuck ne propose pas une écoute aisée mais une écoute attentive révèle que le duo maîtrise son sujet et nous guide dans un univers de chaos avec la manière.

https://goodfuck.bandcamp.com/releases

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