Si vous êtes un fervent lecteur de Novorama, vous devez connaître notre goût pour la découverte musicale qu’elle vienne d’ailleurs, de notre cher pays ou de l’étranger avec préférence pour les artistes qui innovent mais ça vous l’avez bien compris.
 
C’est en tout cas ce qu’a bien compris également le magazine des Inrockuptibles qui se permet quand il le peut (car depuis le magazine Rock est devenu aussi culturel que politique) des mises en avant d’artistes inconnus du grand public comme Anna Calvi ou Wu Lyf.
 
S’ils sont souvent critiqués car devenus incontournables, les Inrocks lancent souvent ce qu’on peut appeler les "Buzz" musicaux et dans leur édition de cette année 2011, la première soirée à la Cigale était encore une belle mise en avant justement de ces fameux "buzz" avec Wu Lyf en tête. Une soirée qui s’est faite sold out !
 
 ____________MERCREDI 2 NOVEMBRE____________
 
Le groupe anglais a clairement fait le travail auprès des filles. Il faut dire que l’organe (vocal) d’Ellery Roberts, le chanteur du groupe est plutôt impressionnant. Le public ne s’y trompe pas, la cigale transpire à grosses gouttes pour ces mancuniens que très peu en fin de compte connaissaient il y a un an. Leur concert est intense tout simplement ! Et depuis leur première prestation française au Midi festival l’été 2010, Wu Lyf a pris un virage encore plus émotionnel ! Le groupe cependant peut agacer à force, ils en font trop parfois !

 

 


Mais revenons au commencement de cette soirée : c’est la délicieuse Owlle qui a la grande tâche d’ouvrir la soirée, depuis sa victoire au concours des Inrocks Lab tout a l’air de rouler pour la parisienne… Elle aussi dans le registre émotionnel, elle sait y faire et malheureusement ou heureusement pour certains devant le manque de spectateurs au début (oui tout le monde n’est pas encore sorti de son taf) ce concert est resté plutôt intimiste !

Un groupe qui a bien buzzé encore cette année, ils viennent de Normandie et depuis que les Trans Musicales les ont programmés l’année dernière toute la scène indé qui aime faire la fête ne parlent que d’eux. Les Concrete Knives ont de l’énergie à revendre et un show plutôt musclé pour faire monter la température de la soirée et ouvrir devant le phénomène de La Femme.

 

 


C’est clairement le groupe qui aura créé le plus de mystère cette année mais qui est La Femme ? Une femme déjà oui, enfin un groupe avant tout éclaté dans plusieurs régions française qui  s’est d’abord fait une réputation en Californie pour revenir « sur la planche » le morceau qui les a lancés sur la vague de la hype qu’est la Blogosphère ! (sans mauvais jeu de mot).
 
Après une première mise en bouche à la flèche d’or et quelques premières parties cette année. La Femme était attendue au tournant ! Ils ont bossé pour cela avec une résidence à l’EMB de Sannois quelques jours auparavant ! En tout cas leur show aura bien divisé le public ce soir là… Pendant que certains fascinés par la mise en scène « tout en blanc vêtu »… c’est le charisme qui manquait clairement pour les autres !

 

(Antoine E.) 


_____________JEUDI 3 NOVEMBRE____________
 
Le 2ème soir c’est au divan du Monde que nous nous rendons pour la soirée spéciale consacré aux talents canadiens organisé en partenariat avec M pour Montreal. Pour être honnête le seul groupe qui nous a vraiment captivé ce soir était Braids !
Un moment de pur magie musicale, la voix envoutante de la chanteuse y est pour beaucoup de chose mais la construction instrumentale vient donner clairement du relief et de l’intensité à leur mixture psychédélique !  Comme si les Animal Collective s’était faite Feist !   
 
(Antoine E.)
 
_____________VENDREDI 4 NOVEMBRE____________
 

Le rendez-vous du vendredi était donné à la Cigale et c'est plein de bons souvenirs que je retourne dans cette salle dans laquelle le même festival m'avait fait offert l'un des plus beaux concerts qu'il m'ait été donné de voir: celui du groupe islandais Mùm en 2002. Plus tard dans la même soirée avaient joué The Rapture puis The Streets...

 

La barre était donc placée très haut pour espérer revivre la même intensité. Mais première déception, le festival doit davantage penser aux étudiants et autres inactifs qui gangrènent notre société car pour ceux, comme l'auteur de ces lignes , qui ont un vrai travail, difficile de ne pas louper les deux premiers groupes qui jouaient ce soir là. SingTank qui commençait à jouer à 18h30 restera donc un mystère pour moi, et Cults , d'après mes souvenirs de la route du rock, c'est très mignon et assez bien foutu dans leur style de chansons pop un peu rétro et assez joyeuse. Peut-être se seront-ils surpassés ce soir là, en donnant le concert de leur vie mais je ne le saurai jamais...


Quand j'entre dans la Cigale, la foule est dense et j'ai le plus grand mal à me frayer un chemin jusqu'au balcon duquel j'aperçois Laura Marling et toute sa troupe de musiciens tous plus classes les uns que les autres et tous très bons musiciens. Mais cette musique Folk Americana a beau avoir tous les atours d'un songwriting soigné, il reste néanmoins que la couleur reste désespérément country et on ne peut s'empêcher de voir quelques pauvres âmes bailler aux corneilles malgré les efforts de la troupe pour animer un tant soit peu leur musique sur scène.

   

 

Le public indie français n'est toujours pas prêt pour cette musique qui fascine encore la plupart des américains et peut-être quelques anglais, mais qui pour nous, rappelle systématiquement le plus ringard des cowboys que vous pouvez connaître (quoi ? Vous ne connaissez pas de Cowboy ?Exactement, merci d'ajouter de l'eau à mon moulin !). Selon moi, il faut s'appeler Midlake ou Neil Young pour sublimer ce style et le porter au firmament... Et Laura Marling ne sera pas apparue de cette trempe ce soir.


C'est donc en roupillant à moitié au balcon que j'attends avec impatience l'arrivée James Blake, lui qui a mis du temps à me convaincre sur un style et un chant Soul/ R'n'b loin d'être mon style favori. Mais à force d'être si bien maitrisé et intégré dans l'electro minimale et le post-dubstep, ce genre que j'appelais autrefois de "la musique de patinoire" reprend des lettres de noblesse (si vous m'aviez dit il y a quelques années que j'associerai un jour le R'n'B à l'épithète « noblesse » je vous aurait pris pour fou). Mais c'est bien le talent d'artistes comme James Blake, celui d'arriver à attirer un néophyte ou à convaincre le plus farouche des détracteurs.

 

En écoutant autour de moi, je n'ai pas le monopole de l'impatience, j'ai même entendu une jeune femme à ma gauche demander avec grande classe à sa voisine : « Bon, t'es prête. T'as prévu un pantalon de rechange? », ce qui n'a pas manqué de me faire sourire dans ma barbe, je l'admet.

 

Quand le concert commence, dès les premières notes, l'effet escompté se produit : chair de poule et « eargasm » offert à ces demoiselles par l'anglais, à la classe So British.

Le Line up sur scène est réduit au strict nécessaire: James au clavier/voix, un batteur avec une batterie électronique et un guitariste/machines, tous trois excellents sur leurs instruments pour revisiter les morceaux de son premier album sorti sur le label Universal Republic. Parmi les bonnes surprises, il y a ce morceau : I never learnt to share, qui prend une tout autre dimension en live avec James qui sample sa voix en une merveilleuse polyphonie de cette phrase litanesque « My brother and my sister don't speak to me, and I don't blame'em »... Merveilleux.

 

Et le concert est proche de son paroxysme quand vient le « tube » Limit to your love, réinterpreté dans une version très très Dubby (et donc avec de très grosses basses qui font vibrer toute la Cigale). On a peur de le voir partir sans avoir joué le morceau The Whilelm scream, personnellement mon préféré car l'émotion y est à son paroxysme mais heureusement, le traditionnel rappel va très vite nous rassurer, même si étrangement ce morceau n'aura pas autant d'impact en live. Reste que l'anglais aura fait très bonne impression pour cette soirée qui compte son lot de professionnels et de presse influente (comme nous, héhé), c'est en tout cas un pari gagné ce ce côté là et James Blake aura sauvé la soirée.

 

(Clement C.)

 

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