Yves Tumor chante dans son nouvel album Heaven to a Tortured Mind “ I can be anything “ et c’est assez révélateur d’un artiste qui résiste aux frontières musicales avec force et créativité. 

Depuis 2015 il est devenu un véritable caméléon, changeant de son et de perspective à chaque sortie d’album et parfois même le temps d’un simple morceau. 

Entre l’album soul Serpent Music de 2016 et le plus pop et kaleidoscopique Safe in the Hands of Love de 2018, l’évolution d’Yves Tumor a été significative. 

Sur ce nouvel album Heaven to a tortured mind, elle est plus contenue mais tout aussi profonde. Cette fois , Yves Tumor procède à une unification des sons qu’il a exploré sur ses précédents travaux en une pop R&B aussi funky que futuriste et irisée et plus homogène et immédiate que tout ce qu’il a pu créer auparavant. Rendu là, tant de constance et d’harmonisation est sans doute le changement le plus surprenant qu’il pouvait opérer et la clarté sonore de ce nouvel album est tout aussi frappante. 

Il débute avec le morceau “Gospel for a New Century” et ses cuivres aussi épiques que hip hop, et apparaît plus puissant et clair que jamais auparavant. Lorsqu’il revisite brièvement les atmosphères bruitistes de ses premières sorties, comme sur la distorsion fulgurante du titre “Medicine Burn” ou l’électricité statique du morceau “Folie Imposée”, cela met en évidence à quel point il s’en est écarté sur le reste de l’album.

Ce son plus propre permet aux éléments individuel du brio d’yves Tumor de rayonner encore davantage. Sa voix est plus en avant que jamais, au côté du chant de ses collaborateurs, qui aident tous à faire de la sensualité, constante principale de l’oeuvre d’Yves Tumor depuis l’album Serpent Music, l’élément central de Heaven to a Tortured Mind. 

Sur le morceau ”Kerosen”, un duo avec la chanteuse Diana Gordon qui rappelle autant Ariel Pink que Childish Gambino, est aussi incendiaire que son titre le promet, avec cependant une envolée un peu agaçante de Diana Gordon qui m’a personnellement fait lever les sourcils. 

Sur “Romanticist” et “Dream Palette” , la violoncelliste et chanteuse Kelsey Lu et Julia Cumming du groupe Sunflower Bean nous chantent les extrêmes aussi tendres que turbulents d’un nouvel amour. 

De la même façon sa basse, soit le premier instrument dont il a appris à jouer, offre une colonne vertébrale sinueuse au morceau “Strawberry Privilege” autant qu’à l’incantation psych-funk cuivrée d’ “Identity Trade”.  

A plusieurs reprises, l’album sonne comme un hommage à la soul vintage de son enfance, que ce soit sur “Super Stars” ou le plus ombrageux et mystique dernier morceau “A Greater Love”. 

Par le passé, Yves Tumor a déclaré qu’il souhaitait faire de la musique que les auditeurs ressente le besoin d’écouter. Quelque chose qu’il a sans doute réussi sur “Heaven to a Tortured Mind, un album qui confirme qu’Yves Tumor est un artiste qui s’efforce toujours de se dépasser.

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