S’il est réputé pour son approche progressive et minimale, le producteur allemand hendrik Weber sous le pseudo Pantha du Prince, nous a proposé son oeuvre la plus riche et généreuse avec son album The Triad de 2016. Sa musique électronique pleine de sons de cloches et carillons si caractéristique se faisait luxuriante sur cet album, et elle était formée à partir d’arrangements plus vastes que d’habitude, incorporant des chant glacés, des textures bruitistes et une production inhabituellement dense.

Avec son nouvel album Conference of Trees, Pantha du Prince prend un nouveau tournant inattendu et expérimental, transposant le son stratifié du précédent album en un empilement riche de tonalités organiques et électroniques.

Et ce changement se fait sentir dès les premières sonorités du morceau d’ouverture “Approach in a Breeze” et ses 11 minutes de drone ambiant qui s’épaissit progressivement incluant des instruments à cordes, des notes de piano flottantes et des sonorités acoustiques de cloches.  Une introduction ambiant étendue n’est pas quelquechose d’inhabituel, mais cette énergie au mouvement lent déborde sur les deux tracks suivantes à mesure que des chants calmes et sans paroles, des xylophones et des percussions boisées se font une place dans le mix.
Une rythmique électronique ne fait son apparition qu’au quatrième morceau avec la cadence détendue et le chant mutique du morceau “When We Talk”. Et même avec la rythmique qui ajoute de l’incarnation, le morceau bouge toujours à la façon d’un drone hypnotique, fusionnant avec une ambiance plus abstraite vers la fin.

Et même si Pantha du Prince n’a jamais vraiment emprunté le chemin conventionnel de la pop, ces percussions live sinueuses et les nuages de synthés apparaissent abstraites, même pour ce qu’on connaît habituellement de lui.

Et c’est seulement à partir de la moitié de l’album, sur le morceau “The Crown Territory”, que la sensibilité mélodique pleine de basse qu’on lui connaît se fait alors plus précise.
La seconde moitié de l’album Conference of Trees passe à des sonorités plus propices au clubbing, toutes proportions gardées, car Pantha du Prince maintient le flot long et régulier qui définit la première moitié.  Des morceaux comme “Silentium Larix” et “Pius in Tacet” rassemble des parties de cordes mélancoliques et des sonorités de cloches entrechoquées avec les programmations électroniques pour proposer les meilleurs moments de l’album.

Voilà en tout cas de nouveaux territoires explorés par un producteur connu pour son inclinaison à expérimenter, et l’on retrouve l’identité unique de Pantha du Prince à mesure qu’il joue avec de nouveaux instruments, tonalités et idées.

http://www.panthaduprince.com/

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