Eyedress c’est le nom qu’a choisi le philippin Idris Vicuña, ex-bassiste du groupe d’indie-noise pop psychédélique Bee Eyes pour son projet solo, né lors de ses temps libres hors du groupe.

Il a alors appris à programmer des rythmiques, et ses premières productions étaient très influencées par J Dilla, Flying Lotus, Frank Ocean et Odd Future. Plusieurs sorties digitales sous ce nom lui ont permis d’obtenir la première partie des concerts de Grimes ou de How To Dress Well à Manille.

Ont alors suivi quelques Eps sur un sous-label d’XL Recordings puis un premier album intitulé Shapeshifter et sorti sur le label anglais Headcount Records, qui comptait notamment une participation de King Krule sous le nom de Edgar The Breathtaker. Puis Eyedress à continuer à évoluer sur son deuxième album astucieusement intitulé Manila Ice, montrant une aisance à manier une variété de styles et proposant un titre phare avec “Sofia Coppola” et son ambiance onirique.   

Sur ce nouvel album Sensitive G, Eyedress ne se retient pas de puiser dans ses influences très variées et nous propose un album très personnel qui nous relate ses impressions sur sa vie à Manille, par le biais d’une dream pop où la guitare est au sommet de la chaîne alimentaire et qui trouve un équilibre entre mélodies méditatives et des rythmiques plus agressives aux accents sombres et menaçants.

Son chant si particulier et varié est définitivement l’un de ses atouts, avec une personnalité propre et une capacité à se réinventer de ce point de vue, passant de la douceur et de l’humeur maussade comme sur les titres “Cocaine Sunday” ou “Baby Girl”, qui possède une des plus belles mélodies à la guitare de l’album, à une voix rugueuse et abrasive sur des morceaux comme “Xenophobic” et “No Love In the City” où il se livre sans pudeur sur ses états d’âme.

La deuxième moitié de cet album composé de 20 courts morceaux s’oriente davantage vers des morceaux de jazz et de R&B calmes et enjoleurs, comme le morceau Sensitive G qui a donné son nom à l’album et qui donne envie de se rouler nu sur une peau de bête auprès d’un feu de bois et en bonne compagnie. L’ensemble nous permet donc de découvrir la versatilité du philippin Eyedress, non seulement comme producteur, songwriter mais aussi chanteur, capable de sonner aussi coldwave, que dreampop, et aussi punk que doucereux et étrangement sucré à la Ariel Pink.

https://eyedress.bandcamp.com

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