Après avoir étudié en profondeur des sujets historiques tels que la première expédition sur l’Everest, la course vers l'espace et l'industrie minière britannique, le groupe londonien Public Service Broadcasting s'intéresse cette fois-ci à l'un des lieux les plus complexes et les plus fascinants d'Europe, soit la ville de Berlin. Dirigé par l'intrépide   le trio expérimental a constitué au fil des ans un catalogue fascinant qui fusionne le post-rock détaillé, la folk et l'électronique avec les auras et textures sonores de leurs thèmes choisis.

Alors que leurs trois premiers disques s'appuyaient largement sur le sampling d’archives sonores, l’album Bright Magic les voit utiliser cette fois une approche plus impressionniste et reposant davantage sur l'ambiance.

De la même façon que ses illustres compatriotes ayant habité Berlin comme David Bowie et Depeche Mode, J. Willgoose s'est installé dans la capitale allemande pour étudier son histoire, son caractère et son âme contemporaine.

J. Willgoose cite même Low soit l'album phare de Bowie sorti en 1977 comme une influence importante, et a puisé dans un futurisme sombre similaire, qui se traduit ici par l'utilisation de synthés analogiques froids, de motifs Krautrock répétitifs et de crescendos radieux. Les samples sont utilisés avec parcimonie et efficacité, et les voix qui apparaissent sont en grande partie chantées en allemand, avec la    chanteuse norvégienne EERA apparaît en featuring sur deux morceaux, ainsi que la berlinoise Adreya Casablanca sur l’épique et puissant morceau "Blue Heaven".

Les instrumentaux envoûtants que Public Service Broadcasting réussit si bien à construire sont encore plus passionnants ici. Les glorieux "Im Licht" et "The Visitor" brillent tout simplement par leur ambition et leur sophistication. Le groupe structure même une mini-suite en trois parties ("Lichtspiel") qui occupe une grande partie de la seconde moitié de l'album avant de se fondre dans la luxuriante conclusion "Ich und die Stadt", sur laquelle l'actrice allemande Nina Hoss nous lit une sorte de lettre d'amour berlinoise.

L’album Bright Magic est donc davantage une oeuvre d'ambiance immersive qu'une leçon d'histoire, et un nouveau chapitre fort audacieux pour Public Service Broadcasting.

https://publicservicebroadcasting.bandcamp.com/

 

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