En presque dix ans Jeremy malvin a affiné sa signature de musique électronique qui apparait lumineuse et scintillante tout en restant particulièrement expressive et vibrante d’émotions.

Ce producteur et compositeur est passé de ses productions enregistrées dans le home studio de sa chambre à l’université du Michigan à des tournées accompagné de musiciens et à une collection de synthétiseurs vintages, tout en affûtant son sens de la composition en explorant des rythmiques davantage tournées vers le club.

Son premier album en tant que Chrome Sparks a été enregistré entre Brooklyn, sa nouvelle ville de résidence et un coin perdu au nord de l’état de New York et il est représentatif du talent bouillonnant de Jeremy Malvin, conservant l’esprit brut de ses humbles débuts tout en profitant d’un matériel de studio plus perfectionné.

 

Son utilisation très personnelle de synthés analogiques et de boîtes à rythmes distingue réellement sa musique de l’armée de producteurs à laptop auxquels il pourrait être associé, mais pour autant il ne sonne jamais exagérément rétro, et elle ne sonne pas non plus comme un projet synthwave de plus.  

 

Ses morceaux passent de rythmiques électro inventives et complexes à d’autres plus franches et directes dont la vocation est de vous faire marquer le tempo de la tête sans forcer.

Mais ce qui compte encore davantage dans la musique de Chrome Sparks ce sont les afflux de sentiments qui s’y expriment. Ainsi certains morceaux se passent volontiers de chant, largement compensé par la richesse des mélodies qui se chargent de véhiculer la plupart des nombreuses émotions qui habitent l’album.  

Les morceaux les plus accessibles de l’album montrent en tout cas ses qualités de compositeur pop au delà de son génie electronicien. Ainsi Angelica Bess du groupe Body Language , qu’on a pu entendre également sur des productions de Machinedrum ou Giraffage,  sonne impérieuse et douce à la fois sur l’electro du morceau “What It’s Gonna Be” et vous fend le coeur sur la ballade cuivrée “All or Nothing” qu’on va s’écouter dans quelques instants. Le morceau “I Just Wanna”  débute lui dans une brume floue de boîtes à rythmes avant que la chanteuse du groupe Kllo Chloé Kaule vienne prêter sa voix pour ajuster la focale et mettre un regain d’énergie R’n’B à un morceau qui reste cependant dédié à l’abstrait et à l’évanescent.

Le morceau To Eternity , clôt l’album avec une descente digne du groupe Air, avec ses vocoders qui savent rester classes et des synthés imitant une pluie de météorites.

Ce premier album éponyme est sans aucun doute l’oeuvre la plus impressionnante de Chrome Sparks, surpassant le grand potentiel qu’il laissait apprécier lors de ses précédents EPs et on espère vraiment qu’il lui permettra de voyager sur scène jusqu’à nous.

https://soundcloud.com/chrome-sparks

 

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