Les albums de Lusine pour Ghostly International proposent de plus en plus de morceaux chantés façon électro-pop glitchée, ainsi que des morceaux d’IDM et de techno minimale mélodique élaborés avec beaucoup de finesse.

Avec l'excellent album Sensorimotor de 2017, sa musique incorporait des rythmes et des textures qui s'orientaient davantage vers la chillwave et la post-dubstep, tout en restant marqué de la patte habituelle de Lusine.

Son nouvel album Long Light conserve des influences électroniques et pop, mais semble s'inspirer davantage de la composition post-minimaliste et de l’ambiant. Vilja Larjosto, qui a participé à deux des meilleurs morceaux de l’album Sensorimotor, revient sur l'hypnotique morceau "Come and Go", où sa voix transformée en boucles multipistes et superposée à des carillons étincelants, des shakers et des distorsions pétillantes.

Les morceaux "Zero to Sixty" (avec Sarah Jaffe) et "Dreaming" (avec Asy Saavedra), sont dans la même veine que les morceaux glitch-pop de l'album précédent.

Dreaming semble d’ailleurs être une suite thématique au titre "Just a Cloud" du précédent album, et dans les deux cas ce sont les meilleurs morceaux pour chaque album.
Les morceaux Long Light" (avec un autre collaborateur de retour : Benoît Pioulard)  et "Home" sont plus réservés et discrets, avec des voix obscures et des rythmiques sur la retenue. L'effervescent "Transonic" se caractérise lui par des rythmes électroniques au cliquetis rapide et de notes qui s'échappent comme de petites bouffées de vapeur précises, tandis qu'une ambiance sifflante s'élève subtilement en arrière-plan.

D'autres morceaux s'attardent sur des impulsions plus sombres, comme l'obsédant "Faceless", dans lequel des mélodies flottantes émergent progressivement d'un brouillard à la Tim Hecker.

Le titre "Plateau" applique des vagues de distorsions sombres à des motifs de percussion de type marimba, et "Rafters" fait quelque chose de similaire avec des boucles de bois, de légers cliquetis et de doux carillons.

"Double Take" est doucement propulsif, avec une multitude de sons minuscules mais piquants qui émerge d'un rythme breaké, et des nappes de synthétiseurs qui s'évaporent rapidement lorsque la chanson touche à sa fin.

Cet album Long Light équilibre donc des morceaux directs et accessibles avec des pièces contemplatives nécessitant plus de patience de la part de l'auditeur, et quelle que soit la direction prise par Lusine, ce producteur est toujours aussi inventif et orfèvre dans ses compositions.

https://lusine.bandcamp.com/album/long-light

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