Lorsque Brady Keehn et Melissa Scaduto du groupe Sextile se sont retrouvés pour rejouer ensemble après la mort de leur ancien bassiste Eddie Wuebben, il ne s'agissait pas seulement d'une reformation, mais d'une réincarnation.

En éliminant toute trace du mysticisme de leur album A Thousand Hands, ils ont plongé plus profondément dans l’electro sombre et crade qu'ils avaient laissé entrevoir sur l’album Albeit Living et surtout sur l'EP 3. Sur ce nouvel album Push, le duo s'engage dans cette voie de façon plus complète et plus étendue.

Le premier album de Sextile pour le label Sacred Bones prouve que le punk et la musique électronique peuvent encore avoir ce charme aussi dangereux qu’ excitant lorsqu'ils sont mélangés, en grande partie parce que le duo semble terriblement enthousiastes dans leur façon de les associer.

Bien qu'ils concluent l’album avec " Plastic " et " Imposter ", deux morceaux particulièrement féroces et dignes de leurs précédents albums, ils passent le plus clair de l’album à balancer des morceaux mutants qui sonnent aussi bien dans un mosh pit que dans une rave. La ligne de basse électro donne ainsi à l'obscurité vampirique du titre "Contortion", qu’on vient d’écouter, une colonne vertébrale glissante, mais cette juxtaposition est subtile comparée au mélange improbable mais magnétisant de guitares tourbillonnantes, de breakbeats tordus et incendiaires, de breakdowns ambiants et du sarcasme permanent de Melissa Scaduto sur le titre "Crassy Mel".

Sa voix est plus en avant sur l'album "Push" que sur les précédents albums de Sextile et ça permet ainsi d’accentuer le côté volatile de moments comme "No Fun", une histoire de vol de voiture par un jeune punk qui s'inspire aussi bien de la trance des années 90 que du groupe Adult, ou les reflets oniriques et acides du morceau "New York".

Le duo arrive à reproduire l'énergie du dancefloor non seulement avec les tempos de l'album, mais aussi avec ses changements rapides de rythme.

À la moitié de l’album, "Crash" offre un répit hypnotique et une sorte de slogan en lançant : "Dance away yourself". Brady Keehn et Melissa Scaduto passent d'une idée à l'autre si rapidement que l'album ressemble parfois davantage à une collection de singles, mais il y a tellement de moments remarquables que ça n’est sûrement pas un problème à l’écoute.

Cette version de Sextile a de l'énergie, du plaisir et du potentiel à revendre, et l’album Push promet de très bons moments en live.

https://sextile.bandcamp.com/album/push

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