En 10 ans de carrière, le duo Bicep, originaires de Belfast ont confectionné un son très personnel et concentré qui emprunte des éléments de divers styles de musiques electroniques dansantes de différentes périodes en un mélange très efficace.

Ils ont à leur compte un certain nombre de hits, particulièrement avec les titres “Just” en 2015 et le puissant “Glue” de leur premier album en 2017 qui était entré dans le top 20 des charts anglais.

Après une tournée pour le défendre dans les clubs et festivals, et la construction d’un nouveau studio, ces résidents londoniens ont composé un deuxième album

Cet album s’intitule Isles et il s’inspire de l’environnement multi-culturel de leur ville d’adoption. La plupart des morceaux que vous y trouverez offrent des variations de la signature sonore de Bicep, à com mencer par une rythmique syncopée et la construction progressives de mélodies complexes et de synthés malades jusqu’à ce qu’ils atteignent un sommet émotionnel.

Différents chants envoûtants ajoutent un côté dramatique, que ce soit avec les merveilleux samples Bollywood qui glissent à travers le titre “Sundial” ou encore la chorale bulgare qui émerge pendant le très éthéré et tripant “Rever”, qui est réhaussé de la présence du violoncelle de Julia Kent.

Quelques morceaux emploient des guests vocaux plutôt que des samples, avec Clara La San qui donne de la voix sur deux morceaux qui sortent du lot. Ainsi, elle donne un côté plus direct aux émotions du titre “Saku”, à travers l’expression de ses désirs de liberté et de retrouver ses sentiments d’avant, quelquechose qui nous parle à tous en pleine pandémie, tandis que sur le titre “X” , elle apparaît plus fantomatique, en ce que son chant plein d’écho tourbillonne alors qu’elle demande des comptes à son amoureux qui la prend pour acquise.

Le titre “Hawk” invite ensuite une artiste appelée Machina, mais son chant n’offre que des syllabes désincarnées qui parsèment des synthétiseurs délavés et des accords transe bégayant.

Mis à part le morceau Lido, avec son piano et son atmosphère brumeuses dénuée de rythme, l’album reste dans l’escarcelle club qu’on connaît de Bicep et la lecture de qualité des productions proposées. Mais ce qu’ils perdent en surprises, ils gagnent en homogénéité et cohérence et l’album Isles a définitivement ses moments forts.

https://bicep.bandcamp.com/album/isles

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