Le quatrième album de Luke Vibert en 2020 est un retour sous le nom de son projet Wagon Christ qu’il n’avait pas utilisé depuis l’album Toomorrow de 2011. Mais peu importe le flacon, pourvu qu’on ait l’ivresse des productions à la Vibert et cet album Recepticon en a tous les attraits, et particulièrement ceux du 21ème siècle. Ses samples n’en sont que plus affutés et riches, avec cette astuce notamment d’assembler différentes voix prononçant le même mot ou la même phrase et les associer à un rythme, comme sur ce premier morceau qu’on vous a fait écouter et qui introduit parfaitement l’album avec tous ses “Hello”.

On décèle tout de même une certaine tendance à la sur-utilisation des mêmes samples chez Luke Vibert

Il ne semble pas lassé d’utiliser le fameux “Can you feel it”, ou encore des bribes de “Rock with you” de Michael Jackson, mais pour la plupart c’est surtout que ces samples sont déja des incontournables de la culture électronique dansante.
Et aussi cette façon qu’il a d’empiler les octets sonores confine parfois à la surcharge abrutissante, et il semble conscient de cela sur le morceau “Boogie serious”, sur lequel il fait parler une sorte d’idiot cartoonesque, nous demandant “Is it serious or is it a joke”. Et à mesure que le morceau progresse, les samples disparaissent pour un temps une surprenante mélodie mélancolique émerge, pour effacer temporairement toute trace de sourire un peu bêta.

Mais des moments un peu songeurs comme ceux-là sont finalement assez rares sur l’album.

Il indiquent que Luke Vibert n’est pas que fait de gags et de grooves, même s’ils sont légion. Et parmi les meilleurs moments, “Special designer song” est une track construite autour de morceaux tirés de l’introduction de l’album Escape from Noise du groupe expérimental Negativland, “Same ol’, Same ol’ Recording” jongle avec des extraits de Ken Nordine et William Burroughs par dessus des rythmiques trip-hop qui ont vraiment la marque de fabrique du label Ninja tune, et “Recepticon” qui a donné on nom à l’album est un mélange ludique de science-fiction et de culture jamaïcaine, avec le producteur Lee "Scratch" Perry qui apparaît aux côtés de dialogues de films de robots vintage. Ailleurs, “Lunderneath” penche davantage vers la musique rave oldschool et le titre “Alright” trouve une place entre l’acid house et l’electro, plutôt enlevé et joyeux si ce n’est pour quelques nuances de synthétiseurs plein de suspense.
Un vrai plaisir de retrouver Luke Vibert sous son pseudo Wagon-Christ en tout cas, son nouvel album s’appelle donc Recepticon et il sort sur le label People of Rhythm Records.

https://peopleofrhythm.bandcamp.com/album/recepticon-by-wagon-christ

 

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