Les petites Brésiliennes et leur moustachu proclament certainement s'être libérés de toutes obligations artistiques, comme de tout bon sens. L'album dégouline d'influences mais agencées dans une anarchie à faire fuir les moins responsables d'entre nous. Pour autant je m'enferme dans mon amour pour Lovefoxxx.
 
Il m'est difficile d'être partial quand elle chante. C'est chaud, girly, un peu trempé, un peu fucked up, comme ses combis en cycliste qui l'habille sur scène. De fait elle chante tout le temps sur La Liberacion. Elle pourrait chanter du Atomic Kitten que ça me dérangerait pas.

 

L'album a un côté débile, clairement ado, les paroles surtout, les rythmes et les guitares aussi. Mais cette voix-corps est habillée par une musique faite pour elle, se formant autour d'elle, lui tenant chaud. elle est la marque CSS, le mannequin, la musique sa garde-robe.
Dans celle-ci, on retrouve des synthés saturés et espacés à la Simian Mobile Disco, des guitares de punk pubert ricain, des boîtes à rythmes de hip-hop MTV.

 

On décèle l'influence disco-punk du LCD Soundsystem sur Hits Me Like A Rock. Si Cansei de Ser Sexy, le premier album, était un véritable ovni punk-electro (dans cet ordre), sa suite Donkey, mineure, était déjà plus disco, et c'est sur cette dynamique que s'inscrit La Liberacion, nettement plus bonnard quand les synthés dictent le rythme que quand les guitares le font. La première moitié de l'album ravive le souvenir de Lets Make Love And Listen Death From Above, tuerie dansante qui les révéla.


  Bonne métaphore de ce qu'il se passe sur ce disque, la track City Grrrl est un espèce de megamix quasi écœurant où se mêle tour à tour Rodrigo y Gabriella, Justice, Lady Gaga, Black Eyed Peas, Vitalic, Linkin Park. Ca fait beaucoup. Et pas que du bon, mais Lovefoxxx... Et quand les trompettes s'échappent il faut redéfinir le mot rococo.


Sur Echo of Love, qu'y faire, les hanches et les jambes son téléguidés. On pense à Debbie Harry, autre voix immunisée contre tout.
Le son est riche, fourni, mais rien ne se marche sur les pieds, les boucles et répétitions masquées par un gros travail d'alternance sur les instruments et les effets. Tout bouge, rien ne tient en place, l'album est court. Sur la seconde partie, plus classiquement rock, des chansons peuvent être jetées.


Sur Partners Of Crime Lovefoxxx emprunte son lead vocal à Thurston Moore, les CSS leur musique au The Suburbs d'Arcade Fire, version Aldi contre Wal-Mart. Mais une jeune fille de 13 ans en plein conservatoire plaque des accords au piano. C'est étonnant. Il y a des idées derrière le demeurisme disco-riotgrrrl.

 

L'enchainement Ruby Eyes/Rythm To The Rebels est plutôt faiblard, Stroksien dans le mauvais sens du terme. Sur Red Alert, une belle surprise nous attend, la guitare du Wu Lyf! Elle est là, en mode Sao Paulo, elle rencontre la troupe du Bran Van, derrière il peut se passer n'importe quoi, ça passe.


Fuck Everything clôt l'album, fantôme punk en roue libre, immature, jouissif, un vrai bucket de vodka sur la plage de Phuket. Faut pas écouter CSS quand t'as décidé d'être sérieux.

 

www.myspace.com/canseidesersexy

 

 

Tracklist de La Liberacion

I Love You
Hits me like A Rock
City Grrrl
Echo of love
You Could Have It All
La Liberación
Partners In Crime
Ruby Eyes
Rhythm To The Rebels
Red Alert
Fuck Everything

 

 

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