Fidèles à leur rythme triennal de sortie d'albums depuis la sortie en 2014 de Nabuma Rubberband, les suédois Little Dragon ne risquent pas non plus de surprendre avec les morceaux qui composent leur septième album Slugs of Love,. Car même s’ils ont pu déclarer vouloir changer leurs méthodes de collaboration, le résultat est lui aussi tout à fait fidèle à leur patte habituelle de pop électronique légèrement excentrique inspirée du R&B pour laquelle le groupe s’est fait connaître et il a de de plus été enregistré comme d'habitude dans leur studio de Göteborg de façon essentiellement autonome.

Il y a quelques invités pour cet album et des invités ponctuels qui contribuent de manière su ffisamment discrète pour ne pas perturber l'énergie du groupe. Un couplet volubile du rappeur JID de Spillage Village et de Dreamville donne l'impression d'un véritable dialogue avec la chanteuse du groupe Yukimi Nagano sur le titre "Stay", dans lequel les deux embrassent le potentiel d'une romance naissante face à l'incertitude.

Finalement l'empreinte capricieuse de ce qui ressemble à un Yamaha DX7, le synthétiseur numérique qui régnait à la radio dans la seconde moitié des années 80, se démarque davantage que Damon Albarn par exemple, qui se fait lui aussi relativement discret sur le titre "Glow", à l’ambiance tranquille, renvoyant ainsi l’ascenseur des contributions de Little Dragon à l’album Plastic Beach de Gorillaz. Bien qu'il ne figure pas sur l'album, Durand Bernarr - dont les reprises de Little Dragon ont sans aucun doute contribué à diversifier le public du groupe à ses débuts - est co-scénariste sur le titre phare "Disco Dangerous", un morceau délicieusement étourdissant avec l'une des performances les plus charmantes et les plus saugrenues de Yukimi Nagano.

La chanteuse confesse être " névrotique et à côté de ses pompes" dans le morceau d'ouverture "Amöban", et il y a de la tristesse dans le titre "Kenneth", tout à fait déchirant, mais le lâcher-prise, la vie et le plaisir de l'excès l'emportent sur le plan thématique dans tout l'album. Le meilleur de tous est peut-être "Frisco", une déclaration discrète de libération qui pourrait tout autant prendre la forme d’une ballade de jazz acoustique que celle d'un hymne house.

https://littledragon.bandcamp.com/album/slugs-of-love-2

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