The Seratones est un groupe qui n'a pas peur d'évoluer et d'explorer de nouvelles directions créatives, en tout cas suffisamment pour qu'on puisse se demander s'il s'agit du même groupe qui a sorti l’album Get Gone en 2016. Cet album était un mélange de soul revisitée, de R&B old-school et de rock garage vrombissant, et c'était un mélange réussi de groove et d'énergie.

Le groupe a ajouté beaucoup plus de polish et une grosse dose de funk à la recette sur l’album Power de 2019, et pour leur troisième LP, Love & Algorhythms que je vous présente aujourd’hui, ils ont placé le curseur de leurs envies sur la musique de danse des années 1970. Bien que ces morceaux ne suivent pas à la lettre la pulsation robotique de la disco old school, les Seratones ont cité Giorgio Moroder comme une influence sur le son et le style de cette nouvelle musique, et les grooves légers, les sonorités propres et l'emploi enthousiaste de claviers électroniques vintage témoignent du goût du groupe pour la formation Munich Machine de l’ami Giorgio.

Le côté brut, influencé par le rock, de leur premier album a complètement disparu.

effectivement  et bien que ce groupe soit encore capable de produire une funk puissante (en particulier sur la session de prise de conscience du morceau "Get Free" et l'hymne d’estime de soi "Good Day"), la majeure partie de Love & Algorhythms sonne comme le premier album Eurodisco de Louisiane. A.J. Haynes reste une superbe chanteuse, mais le ton est beaucoup plus réservé cette fois-ci, sa voix explorant les surfaces musicales lisses et dépouillées avec une retenue appropriée.

Bien que le batteur Jesse Gabriel et le guitariste Travis Stewart soient toujours ses compagnons musicaux selon les crédits, il est souvent difficile d'être certain qu'ils sont là, le producteur Paul Butler privilégiant les claviers, les boîtes à rythmes et les sampleurs qui s'intègrent à la sensation d'espace des arrangements.

La très relative froideur de Love & Algorhythms en fait une soirée dansante très différente des précédents albums Get Gone ou Power, et pourtant, à sa façon, il est magnifiquement conçu, Paul Butler et le groupe proposent une écocation de l'époque avec une précision qui n'est ni éculée ni cliché, et il nous rappelle que la chanteuse A.J. Haynes est une véritable force de la nature, même quand elle laisse parler son côté grinçant.

"Love & Algorhythms" sera probablement une étrange surprise pour les personnes qui ont célébré avec enthousiasme les premiers disques des Seratones, mais il y a de fortes chances que cet album attire suffisamment de fans d'autres types de musique de danse pour compenser.

https://seratones.bandcamp.com/

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