Daniel Maunick a été entouré de musique très jeune puisque son père, Jean-Paul “Bluey” Maunick était le leader, guitariste et producteur du groupe Incognito, formation mythique de la Brit-funk anglaise. Très vite il s’est impliqué dans la scène drum n’ bass, acid jazz, house, broken beat et soul de Londres, en sortant ses premières productions sur le label Talkin’ Loud de Gilles Peterson et Norman Jay alors qu’il n’avait que 16 ans. Depuis il a produit des albums pour Azymuth, Marcos Valle , Terry Callier, Incognito ou encore Sabrina Malheiros

En vivant entre Rio de Janeiro et l’Est londonien, sa musique s’en est trouvée fortement influencée puisqu’elle associe beats électroniques, deep house, percussions latines et accords jazzy pour fabriquer des grooves aussi étranges que plaisants. 

Son premier album Macumba Quebrada sort sur le label Far Out recordings et trouve un équilibre entre des morceaux voués au dancefloor et de la musique dansante mais plus expérimentale ou profonde. 

Le morceau le plus impactant en terme de danse est sans doute “One Night Stand” avec sa basse étouffée, ses synthés haletants et un groove percussif en 4/4 qui le rendent imparable, et les samples de basse slappée fait référence à la disco brésilienne d’il y a quelques dizaines d’années. 

Le titre “Dirty Trix” est un autre morceau tourné vers le club qui mélange percussion acoustique avec des synthés plutôt dark, à cheval entre le royaume organique de la disco et celui plus électronique de la deep house. 

L’influence de la scène musicale londonienne contemporaine peut s’entendre à travers l’album, comme sur “Red Doves” et “A Vicious Circle” où l’on peut revivre la résurgence du Broken Beat en angleterre à son écoute. 

L’utilisation de chant féminin tout en vocalises punchy rappelle le son Uk Garage également, et dans le cas du titre “Orbitus More” il apparaît plus étendu pour créer un effet beaucoup plus mystérieux.

Le dénominateur commun entre Rio et Londres sur cet album se révèle définitivement par l’influence du jazz, puisqu’il se construit à l’aide d’harmonies étendues et de progressions inhabituelles tout du long. 

Le morceau ‘Biology” est un clin d’oeil à la scène acid-jazz dont le groupe de son père, Incognito, en est le pionnier. Les samples de violons et les boîtes à rythmes sont un véritable plongeon dans le passé mais la production racée et affutée lui donne une reflet plus contemporain qui lui permet de ne pas sonner désuet. 

Ce mix que propose l’album entre les percussions afro-brésiliennes et la musique électronique londonienne est relativement décalée et originale mais ne paraîtra certainement pas étrangère à tous les amateurs de UK sound,  bien moins que pour des amateurs de musique brésilienne en tout cas.

https://danielmaunick.bandcamp.com/

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