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Cela fait 4 ans que Will Wiesenfeld a sorti l’album Obsidian sous son pseudo Baths, et il semblerait qu’il a passé tout ce temps à réfléchir à ce qui le meut et l’émeut. Ses émotions ne sont jamais autant à fleur de peau que lorsqu’il se plonge corps et âme dans ses mangas, ses jeux vidéos, livres et bandes dessinées. Il a alors traduit cette passion pour ces réalités fantastiques en musique et cela a donné ce nouvel album qu’il a intitulé Romaplasm. L’invention de mondes alternatifs a toujours guidé ses oeuvres en tant que Baths, avec son premier album Cerulean où il les construisait à partir de couches de son orités fragmentées qui parasitaient des mélodies afin de créer des morceaux qui vous plongeaient dans un autre espace temps. Le morceau “ Animals” par exemple a eu son petit succès sur la toile avec des rires et des cris d’enfants qu’on entendait tenter de parler à des animaux, et alors on retombait en enfance avec eux, en nous imaginant prendre part à ce petit jeu enfantin.

 

Dans ce nouvel album Romaplasm, cette imagination et cette narration très ludique est encore plus pronnoncée, puisqu’il tente de s’approcher de l’art et des films qui ont pu l’influencer. Pour le premier titre par exemple, Yeomen , il semble être propulsé en plein dans un film des studios Ghibli des années 80.

Effectivement, le morceau commence par une fanfare un peu triste, puis le personnage principal rencontre un vieil ami, avec lequel il embarque dans un engin volant et part à l’aventure. Le morceau “Extrasolar”  est centré autour du rêve d’une vie extra-ordinaire, d’un lieu sur une autre planète propice à des exploits hédonistes.

Ces narrations aux qualités très visuelles pourront déstabiliser les fans des premières heures , sans doute attachés à un chant plus minimaliste et une certaine retenue délicate qui caractérisait ses premiers travaux, et certains morceaux comme “Adam Copies” ou “Superstructure” leur paraîtront alors un peu trop baroques, ou comme une étrange surcharge des sens, un peu comme regarder Naruto en avance rapide quelque part.

Mais au milieu de ce monde fantastique Romaplasm comprend quelques moments où la vulnérabilité l’emporte comme sur “Human Bog” où il témoigne du poids des attentes que chacun peut avoir sur les performances de sa propre identité et sexualité.

Mais Romaplasm est définitivement l’album d’un artiste qui a fait le choix de créer de la façon qui lui convient le mieux, en associant une electronica innovante avec une narration de bédé, ce qui en fait une oeuvre rare.

https://soundcloud.com/bathsmusic

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