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Après son premier album Twirligig sorti en 2011 qui l’a révélé comme alchimiste de hip hop instrumental et d’avant-pop psychédélique tout à la fois, puis l’année d’après la sortie de Sine & Moon, Jonti était un nom à retenir. Mais après ça il a en quelque sorte disparu des radars pendant quelques années

Et pourtant l’australien n’a pas chômé entre temps, il a longuement tourné en première partie de son compatriote Gotye, il a alors déménagé à Los angeles puis New York, pour finalement retourner vivre à Sydney et participer au groupe The Avalanches en tant que musicien de tournée, il alors travaillé avec des artistes comme Bad Bad Not Good ou King Krule. Et surtout il s’est appliqué à composer son nouvel album Tokorats dont je vous parle aujourd’hui et qui sort sur le respecté label Stones Throw, et ceci un peu comme une évidence, cquand on connaît la patte du label de Peanut Butter Wolf.

 

Ce nouvel album semble explorer plus avant … les côtés les plus pop de son premier album, tout en conservant son goût pour les bizzareries et l’étrangeté.

Effectivement et sa voix duveteuse est encore mieux mise en valeur ainsi, au milieu des strates de nappes de synthés cotonneux et vintage, des cordes riches et pleine de soul, au milieux de rythmiques subtilement complexes. Son approche de la construction de morceaux semble autant inspirée par l’ère de la pop orchestrale à la Pet Sounds des Beach Boys que des meilleurs oeuvres à base de samples de Dj-producteurs comme DJ Shadow ou Madlib, en prêtant une attention particulière aux sonorités qui accrochent l’oreille et en privilégiant des paroles sincères venant tout droit du coeur. Le morceau “Sleeping and Falling qu’on vient d’écouter semble d’ailleurs résumer tout l’album en 6 minutes de roue libre, de breakbeats qui claquent , et une électronique bouillonante, de violons racés, et la voix douce et rêveuse de Jonti.

Par contre l’album Tokorats n’est pas exclusivement tourné vers cette pop,  il reste à ceux qui préfèrent quand Jonti est davantage hip hop des morceaux comme “Island Rose” avec la rappeuse Sampa The Great, une rappeuse et poète qui y fait la célébration de l’individualisme au sens mélioratif du terme. Et plus tard c’est le rappeur Hodgy du groupe MelloHype, qui fait d’ailleurs partie de la constellation Odd Future, qui balance des rimes et un flow qui rappelleront un peu aux anciens le morceau Passin’ Me By du groupe Pharcyde.

Le reste de l’album voit Jonti naviguer entre de la folk au coin du feu avec “Love Prayer”, à de la disco un peu boogie sur “Papaya Brothers, à de la musique plus downtempo avec Meese Man. Il faut pouvoir apprécier ces juxtapositions parfois déstabilisantes et le côté peut être un peu trop dense de l’album mais l’ambition et la créativité de Jonti sont formidablement mis en exergue sur ce nouvel album Tokorats qui a toutes les qualités d’un très bon trip de paradis artificiel.

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