Waxahatchee est un projet solo  monté par la Katie Crutchfield, auteur-compositeur  tout juste âgé de 20 ans, précoce et prolifique. Après la séparation de P.S Eliot elle sort  son  premier album «  American Weekend » enregistré dans sa chambre en 2012, sous le label Don Giovanni.  Cette nouvelle identité, semblerait être héritée du nom d’une Creek, en Alabama où la chanteuse a grandi. Bien que le précédent album soit passé presque inaperçu car peut-être trop chargé de sonorités faites-maison, à première vue il s’agissait d’un modeste recueil de chansons lo-fi acoustiques écrites et enregistrées en une semaine pendant qu’il neigeait sur Waxahatchee, justement.
Son second album «Cerulean salt » vient de sortir en France.

Ce qui tranche avec l’album précédant c’est tout d’abord sa voix franche et claire, d’office intelligible « We are late, we are loud, we remain connected as you’re reading out loud »   chante-t-elle sur sa mise en bouche des plus alléchantes « Hollow Bedroom » qui comme sur American weekend commence sur une guitare et sa voix.
Cette fois-ci l’enregistrement est encore made in home, mais à Philadelphie chez sa sœur jumelle, ce qui ne rend pas la chose moins intimiste.

L’Empreinte régionale reste très marquée chez Crutschfield, labélisée Alabama elle en  tire cette voix si captivante, alors que ses chansons revête un caractère bien plus générationnel et universel.
La plupart de ses chansons traitent du fait d’être jeune et sur la route…
Cerulean Salt est plein de sage vagabond et de gens qui pourraient avoir fait le tour du pays en auto-stop mais sont malheureusement nés à un moment où la seule idée est de faire partie d’un groupe de punk.

L’ambivalence de Waxahatchee c’est une certaine mélancolie contrastée par une réelle énergie Punk, et grunge  par exemple sur « Coasts to coast » les nouveaux membres du groupe Kyle Gilbride et Keith Spencer de Swearin, respectivement la bassiste et le guitariste n’hésitent pas à élargir le son et la cadence.
Crutchfield a une façon de livrer ses paroles à l’emporte pièce tant et si bien que cela requiert une demi-douzaine d’écoute pour pleinement réaliser combien elles sont bouleversantes. Ses chansons dépeignent de brèves scènes, grâce à un habile tour de passe-passe, à savoir de la connaissance exacte de quel détail physique aura une résonnance émotionnelle.  Il y a quelque chose d’imperceptiblement touchant à propos de la réception du mariage qu’elle décrit : "make-up sets on [the bride's] face like tar" and "the champagne flutes poorly engineered, employ dixie cups and jars."

Mariage, tradition, et la descendance sont des sources de grande anxiété dans les morceaux de Waxahatchee. Ces thèmes sont explorés avec beaucoup de profondeur sur Cerulean Salt, dans Swan Dive" elle confesse "dreams about loveless marriage and regret" la garde éveiller la nuit, alors qu’elle présente le mariage plus comme « un tragique épilogue »  que comme une célébration sur "Dixie Cups and Jars ». L’incertitude du désir et les questions sans réponses donnent toute la puissance aux morceaux de Crutchfield.

La chanteuse écrit pour elle, c’est cette honnêteté incandescente, hyper-personnelle qui fait de Cerulean Salt un objet de songwrigtter de qualité ; dans la tradition D’Elliott Smith ou avant cela Cat Power. Touchant à la limite où l’introspection ne tombe pas dans l’égocentrisme.

Crutchfield a un réel don pour créer des sons emplis de chagrin magnifiquement étirés,
L’album réussit à se maintenir à une qualité considérable et le seul reproche que je consentirais à faire avec Waxahatchee serait que ce nom est incasable au scrabble (et de toute façon les noms propres sont interdis, c’est marqué dans la règle).

https://www.facebook.com/waxahatchee

[A Noter} Waxahatchee sera à Paris le 17 Octobre pour un concert au Point Ephémère

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