Les anglais de Working Men’s Club ont commencé à jouer de la musique en étant très influencés par le post-punk nerveux et la new wave, mais après une transformation radicale et et une recomposition du groupe, ils sont devenus un groupe de post-punk nerveux davantage influencé par le synth-rock.
Leur leader Sydney Minsky-Sargeant aspirait à composer une musique plus encline à la danse et qui reflète davantage son amour pour la techno, et leur premier album éponyme en est  effectivement une bonne traduction.

Working Men’s Club regorge de synthés vintage, de séquenceurs 808 ondulant, de boîtes à rythmes sèches et sourdes, de lignes de basses caoutchouteuses et de grooves qui trouvent le juste milieu entre la techno d’Inner City et le synth rock de Human League.
Par dessus ces sonorités rétro dans le sens mélioratif du terme, Sydney Minsky-Sargeant trouve un équilibre entre un chant détaché et des mélodies hypnotiques.
 
 Une grande partie de l’album offre des réminiscences d’époques passées.

Le premier morceau “Valleys” évoque cette pér iode de la fin des 80’s où les groupes de rock ont commencé à découvrir l’acid house, puis “Outside” a l’ambiance pop de New Order à la moitié de leur carrière, tandis que “Be My Guest” parvient à rappeler le groupe the Fall grâce au chant traînant de Sydney Minsky-Sargeant et aux guitares chargées et rampantes.

Mais tous les morceaux ne vont pas puiser leur inspiration aussi loin dans le passé

Effectivement quelques-unes prennent davantage leur source dans l’explosion dance-punk des années 2000. “John Cooper Clarke” marie un groove funk relâché à une sorte de mélodie mélancolique à la   James Murphy qui habite beaucoup de titres de LCD Soundsystem. “Cook a Coffee” offre la même intensité sonore et les mêmes paroles hostiles que Primal Scream période XTRMNTR, tandis que “Teeth” a davantage une ambiance qui associe disco au punk métallique qu’on retrouve chez beaucoup de groupes du label DFA.

Le groupe a bien étudié son affaire mais parfois sans doute au point de paraître un peu trop académique en la matière.

C’est une nostalgie plaisante mais bien souvent on aimerait qu’ils sortent de ces carcans stylistiques qu’ils s’imposent pour explorer davantage. Le peu de fois où cela se produit, comme sur le dernier morceau “Angel”, qui prend le temps de mettre en place un groove monstre qui explose en un torrent de guitares saturées, pour se reconstruire dans une rage très rock. Ils montrent ainsi des étincelles d’originalité qui rendent leur futur assez prometteur.

https://workingmensclub.bandcamp.com/

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