Singularity semble être la suite logique d’Immunity l’album qui l’a vu se faire connaître d’un plus large public en 2013 et qui offrait à entendre une électronique profonde, glitchy et complexe mais qui sonnait à la fois très organique ou proche de la musique classique par moment.
Tout comme Immunity, ce nouvel album Singularity regorge de larsens apprivoisés, de rythmiques agencées avec talent, de douces mélodies de piano et de chant voilé. Mais John Hopkins semble refléter cette fois une quête spirituelle encore plus profonde.
Le producteur anglais inscrit encore ses morceaux dans un format long à la construction régulière, mais avec ces nouveaux titres, il ménage davantage de suspense en leur sein, donnant davantage d’impact aux breaks rythmiques ou lorsqu’une tonalité de synthétiseur plus transcendentale émerge comme dans la deuxième partie de morceaux comme “Singularity” ou “Neon Pattern Drum”.
Le premier single extrait de cet album est un joyau appelé “Emerald Rush” qui progresse à partir d’une pulsation cardiaque, d’arpèges tournoyant légèrement et de quelques notes de pianos éparses vers un beat lent et sourd en dents de scie qui réveille un peu l’auditeur lorsqu’il apparaît. Et à mesure que les nouvelles sonorités s’additionnent, l’intensité ne s’en fait que plus grande , donnant l’impression que le morceau s’accélère alors qu’il n’en est rien.
“Everything Connected” sort aussi du lot en étant peut-être l’une des tracks les plus progressives de la discographie de Jon Hopkins, avec un scintillement ambiant qui flotte par dessus une rythmique enlevée mais bien terrestre, et qui semble ancrer les autres éléments afin qu’ils ne s’envolent pas jusqu’à la stratosphère.
Il poursuit ensuite dans cet état céleste avec “Feel First Life”, un morceau dépourvu de rythmique qui met à l’honneur la chorale London Voices Choir.
Singularity est donc un voyage introspectif ambitieux et racé offert par le talentueux producteur Jon Hopkins et une oeuvre qui pourrait avoir relevé la barre encore plus haut que le fameux Immunity qui l’a fait connaître.
