Avec le départ du membre fondateur et principal contributeur de leurs deux premiers albums, le multi-instrumentiste Yves Lennertz, le troisième album de YĪN YĪN s'annonçait intriguant. Cependant, les fans du groupe n’ont pas à craindre ce départ, bien que des développements sonores aventureux et de nouvelles explorations soient clairement présents, la patte musicale sur laquelle leur réputation s’est construite a mieux que bien survécu à ce départ.

Pour les non-initiés, cette réputation repose sur une pléthore d'influences éclectiques à travers un éventail de styles et de genres, mais avec une référence spécifique à la musique du Sud-Est asiatique des années 1960 et 1970. Et ceci venant d'un groupe originaire de Maastricht, aux Pays-Bas.

Et c'est en effet dans leur propre studio de la campagne belge frontalière que Mount Matsu a été enregistré par le quatuor qui comprend aujourd'hui le cofondateur Kees Berkers (batterie), le bassiste de la première heure, Remy Scheren, Robbert Verwijlen (clavier) et Erik Bandt (guitare), ainsi que les percussionnistes Jérôme Scheren et Jérôme Cardynaals, qui figuraient également sur l'album précédent The Age Of Aquarius.

Grâce à l'utilisation d'amplis à lampes analogiques, de synthétiseurs rétro et d'aventures extrêmement productives dans le monde des percussions acoustiques, le processus créatif a pris une tournure beaucoup plus démocratique, les autres membres du groupe rejoignant Kees Berkers dans l'écriture des morceaux dès le départ.

Parmi le pot-pourri reconnaissable de sons et d'influences, on trouve la surf music, la soul, le disco des années 80, le psychédélisme et le funk de l'Asie du Sud-Est, les rythmes tribaux et, comme l’indique le titre de l'album, une incursion plus large dans les motifs et la culture musicale du Japon, en particulier le sōkyoku, un style de musique classique japonaise qui a gagné en popularité pendant la période Edo et qui est généralement joué avec un koto ou, comme c'est le cas ici, un guzheng, son ancêtre chinois. Principalement instrumentale, la musique est colorée par intermittence d'harmonies vocales en sourdine.

Et on peut dire que le pari est réussi et avec Mount Matsu, YĪN YĪN a sans doute produit son album le plus éclectique et le plus aventureux à ce jour, et la vue depuis le sommet vaut bien l'ascension.

https://yinyin.bandcamp.com/album/mount-matsu

 

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